Drôle d’évasion que celle qui a eu lieu ce samedi 4 novembre 2023 à potron-minet à Conakry, sur la presqu’île de Kaloum et qui concerne l’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara et de 3 de ses coaccusés et compagnons du CNDD, l’organe militaire qui a dirigé le pays en 2008-2009.
Un commando lourdement armé, cagoulé déboule à la Maison centrale de Conakry, où veillent pourtant des gardes pénitenciers (gendarmes, policiers, militaires), le doigt nerveusement sur la gâchette, lequel commando parvient à exfiltrer outre Dadis Camara le colonel Tiégboro Camara, le commandant Claude Pivi dit Coplan, et le gendarme Blaise Goumou. Quelques heures après, c’est Tiegboro qui reviendra de son gré à la prison, suivi d’ailleurs de Dadis et des autres, excepté Claude Pivi. Cette pseudo-évasion a fait quelques blessés et 2 tués à la prison.
On apprendra plus tard par le ministre des Postes et Télécommunications, porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, que c’est le fils de Pivi, lui-même, militaire en défection et activement recherché, qui est le chef de cette équipée libératrice. Et que par ailleurs sans être très disert les évadés ont été rattrapés qui à 26 km de la prison, qui, à 17 km, et ils étaient juchés sur des motos. Tous ces évadés éphémères sont dans les liens de la privation de la liberté pour le massacre et les viols de femmes du 28 septembre 2009 dans le stade du même nom.
Une vraie-fausse évasion et beaucoup de questions : comment une telle prison hypersécurisée a-t-elle pu être «percée» par un commando, pour libérer des prisonniers, qu’on suppose bien gardés ?
La Maison centrale de Conakry, ce n’est pas Alcatraz, mais tout de même, on n’entre pas dans une prison comme on entre dans une auberge espagnole ? Le commando a-t-il bénéficié de complicités comme le laisse entendre le ministre Gaoual Diallo ? Lesquels ?
Et au fait pourquoi une telle tentative de la part de Dadis ? Où comptait-il aller lui, qui sait qu’il est le principal accusé dans ce procès historique, censé déboucher sur des condamnations et une catharsis pour la paix des cœurs ?
Pourquoi le fils de Pivi a tenté cette action vaine et puérile ? Est-ce parce que de nouvelles inculpations doivent être dans le box des accusés cette semaine, pour des témoignages à charge ?
Il est vrai qu’historiquement, ce genre d’opération a émaillé la Guinée, notamment avec la 5e colonne dans les années 70, venue par voie marine pour renverser le Silly Sekou Touré, l’homme du «Non» à De Gaulle en 1958, mais pour qui connaît où se situe la Maison centrale, et l’identité des détenus libérés, c’était une tentative éperdue.
Et il faut parier que même Claude Pivi, qui se targue d’être un Rambo guinéen avec des états de services au Libéria et en Sierra-Léone sera aussi cueilli. On le constate, concernant cette pseudo-cavale, c’est mystère et boule de gomme.
La REDACTION
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