Un accident minier fait plus de 70 morts au Mali : Le prix du désordre dans l’extraction minière

Un accident minier fait plus de 70 morts au Mali : Le prix du désordre dans l’extraction minière

L’effondrement du site d’orpaillage à Kangaba au Mali, le vendredi 19 janvier dernier, braque, encore les projecteurs sur les pratiques de sécurité dans l’extraction minière en Afrique, importante source de devises pour les pays et de revenus pour les populations. En effet, cet accident minier est survenu quand une galerie s’est effondrée provoquant ainsi une véritable hécatombe : 73 morts à la date du mercredi 24 janvier 2024. Un drame qui vient rappeler que l’effondrement des sites d’or en Afrique, de manière générale, est un problème complexe qui a des conséquences désastreuses pour les exploitants et les communautés locales. Certes, l’or est l’un des principaux produits d’exportation du Mali, du Burkina Faso et d’autres pays du Sahel mais l’exploitation artisanale provoque souvent des évènements tragiques endeuillant de nombreuses familles.

Ce n’est pas la première fois que le Mali est endeuillé par un tel évènement tragique. En février 2022, 37 personnes avaient trouvé la mort dans l’effondrement d’un site d’orpaillage à Kidal, dans le nord du pays. En octobre 2019, 16 personnes avaient péri dans un éboulement à Sadiola, dans l’Ouest du Mali.

En réalité, le Mali n’est pas le seul pays touché par ce fléau. Au Burkina Faso, l’explosion de dynamites entreposés dans un magasin sur un site d’orpaillage avait fait une soixantaine de morts en février 2022 dans le Sud-Ouest. En Guinée, au Sénégal, et dans d’autres pays voisins, des accidents sont régulièrement signalés, faisant des dizaines de victimes à chaque fois. Les causes de ces éboulements sont multiples : le manque de sécurité, le non-respect des normes environnementales, l’utilisation de matériaux de fortune, la profondeur excessive des galeries, les intempéries, etc. C’est dire que les orpailleurs en Afrique de l’Ouest, généralement sans formation ni équipement adéquat, travaillent donc dans des conditions dangereuses. Les autorités des pays concernés peinent à contrôler l’exploitation artisanale de l’or, qui échappe en grande partie au cadre légal et fiscal. Elles tentent de sensibiliser les communautés locales aux dangers de cette activité et de les inciter à travailler dans les seuls périmètres dédiés à l’orpaillage. Elles envisagent aussi de formaliser le secteur, en délivrant des permis, en imposant des règles de sécurité et en prélevant des taxes. Mais ces mesures se heurtent à la résistance des orpailleurs, qui craignent de perdre leur autonomie et leur revenu. Ils sont aussi soumis à la pression des réseaux mafieux, qui contrôlent le trafic de l’or et qui profitent de la situation de pauvreté et de précarité des populations. Et il est important de souligner que des groupes armés terroristes tirent également parti de l’orpaillage pour financer leurs activités criminelles. Face donc à ce phénomène complexe, qui met en jeu des enjeux économiques, sociaux, politiques et sécuritaires, il est urgent de trouver des solutions durables qui protègent les orpailleurs et les communautés locales et la nécessité de soutenir l’activité économique. Comme on dit, l’or ne doit pas être une malédiction, mais une opportunité pour les pays du Sahel.

La REDACTION 

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