Tournée sahélienne du président ghanéen : Dramani en mission de rabibochage dans l’AES

Tournée sahélienne du président ghanéen : Dramani en mission de rabibochage dans l’AES

 

 

On en sait un peu plus sur la mission confiée par Alassane Dramane Ouattara, le président ivoirien à son homologue ghanéen lors de son séjour abidjanais du 5 au 6 mars dernier : réconcilier l’AES avec la CEDEAO et non tenter un retour des trois (3) pays dans l’organisation sous régionale/

Après Abidjan, voici Dramani à Bamako samedi et à Niamey hier dimanche 9 mars et Ouaga aujourd’hui 10 mars où il a eu des entretiens nourris avec Assimi Goïta , Abderahmane Tiani et Ibrahim Traoré. A l’évidence ça baigne entre le ghanéen et les présidents militaires.

Désormais, c’est assez clair et plutôt réaliste de la part de Ouattara et de Dramani : plutôt que d’essayer une mission quasi impossible, à savoir une hypothétique réintégration de l’AES dans la CEDEAO, pourquoi ne pas dérider l’atmosphère , rétablir  la confiance entre les 3 présidents de l’AES et certains homologues de la CEDEAO, notamment les ex-va-t-en-guerre contre le Niger en juillet 2023 et ceux accusés d’intelligence avec des déstabilisateurs du régime burkinabè. Plutôt jouer donc sur cette fibre de la confiance retrouvée que tenter cet impossible rétropédalage. John Mahama Dramni a les qualités et les ressorts pour recoller les morceaux. A condition que ses pas soient bordés !

D’abord, il s’en est donné les moyens en conviant les 3 présidents militaires à son investiture le 7 janvier 2025 à Accra. Seul le capitaine-président burkinabè avait fait le déplacement, séjour qui avait été sous de bons augures. Mieux un envoyé spécial avait été dépêché par Dramani auprès de l’AES. Et si cet envoyé spécial professe qu’il a pour mission de booster les ports du Ghana et que son rôle n’est pas politique, être accrédité auprès d’une institution géopolitique  telle que l’AES vaut son pesant de vernis politique.

Bref, il faut dire que Dramani a plus de chances que les présidents Faure Gnassingbé et Basirou Diomaye Faye, lesquels devaient de par leurs accointances avec les 3 dirigeants de l’AES avaient essayé en vain de les faire revirer à 180 degrés. C’était quasiment-irréaliste. Par contre, et cela va dans la tournure normale des choses, s’il s’agit de rasséréner, rendre souples et empreintes de confiance les relations entre l’AES et la CEDEAO, particulièrement avec certains pays tels la Côte d’Ivoire et le Bénin, Dramani tient le bout de la corde.

Reste à savoir quel sera le protocole du chef de l’Etat ghanéen après ce périple sahélien pour rapprocher deux (2) entités dont les présidents de part et d’autres sont fâchés les uns contre les autres, pour cause de divorce AES/ CEDEAO. Se parler, régler une coexistence qui doit être pacifique, privilégier les intérêts des populations, régler les problèmes administratifs des employés de la CEDEAO, et des projets et plus tard comment AES et CEDEAO peuvent travailler ensemble, tout un programme immense à gérer.

Tact, intelligence, compréhension des lignes de fractures, confiance… sont requises pour réussir ce travail de rabibochage pour le moment et peut-être à long terme, la vraie réconciliation. Mais là, ce sera une autre histoire. L’urgence est de faire baisser d’abord une tension feutrée mais lourde à trancher au coupe-coupe entre AES et certains présidents de la CEDEAO.

La Rédaction

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