Les fidèles musulmans ont prié hier 16 juin 2024, pour la fête de l’Aïd El Kebir communément appelée Tabaski, dans une ambiance rumorale empreinte d’allégations, toutes se ramenant plus ou moins au président IB et ce, depuis l’affaire du tir du mercredi 12 juin dernier.
L’incident ayant occasionné 2 blessés au siège de la RTB a été suivi de commentaires, de supputations et de «révélations» diverses, chacun se disant buvant à bonne source, à moins que ce ne soit de la (dé)sinformation. En tout cas, on a tout entendu et surtout relativement au président du Faso Ibrahim Traoré. Qu’il aurait été exfiltré, qu’il y a eu ceci et qu’il y a cela. Ouagadougou bruissait de rumeurs relayées à l’échelle industrielle par la Toile, et comme les gens raffolent d’infos sensationnelles, sinon alarmantes, on like, on relaye et on commente dans les bistrots, cabarets et autres endroits cosy !
Sujets principal de cette effervescence sur la Toile ? Le sort de IB ! Comme on dit, l’image vaut mille mots. Le vendredi 14 juin, on voit IB donnant son sang à l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang.
«Qui ne serait pas fier de savoir que son sang va sauver des vies» ? Dira-t-il après avoir accompli son geste. Il recevra d’ailleurs le panafricaniste Kémi Séba en séjour à Ouaga. Même Rumeur sur le ministre de la Défense, Kassoum Coulibaly, donné pour disparu, qui était ce 14 juin à la cérémonie de lancement de la connexion Internet des institutions d’enseignement supérieur et de recherche (IESR) à l’université Joseph Ki-Zerbo. Lequel était «présent en chair et en os» comme le dira le Pr Adjima Thiombiano, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Hier dimanche 16 juin 2024, nouvelle image du même IB, aux côtés d’autres coreligionnaires priant à l’occasion de la fête de la Tabaski. Une image postée sur son compte X, sur lequel il a écrit «J’appelle les fidèles musulmans à porter le Burkina en prière et invite l’ensemble des Burkinabè à une communion fraternelle, la solidarité, au partage source de cohésion sociale pour qu’ensemble, nous bâtissons un pays de paix». D’ailleurs, en plus de cette image publiée à dessein pour calmer la frénésie, et rasséréner une opinion avide d’infos ou de désinformation, une vidéo a été publiée montrant le président du Faso, regagnant son véhicule, entouré de sa sécurité en civils. Ces images suffisent-elles à faire cesser certains commentaires ?
Au Burkina, un incident aux tirs devenus, banal dans ce contexte de guerre et donc de profusion d’armes est surinterprété avec les pires scénarios et des bilans cauchemardesques.
L’autorité est donnée en fuite et réapparaît dans le modèle du bon samaritain, offrant son sang, symbole de vie. Ensuite, 4 jours après, la même autorité, en l’occurrence le chef de l’Etat apparaît dans un lieu de prière dans un quartier qu’on peut identifier. En dépit de ces images, on souhaite qu’IB parle pour ôter tout doute. A moins que ce ne soit du bidonnage ou de l’Intelligence artificielle (IA), il s’agit pourtant de IB, qui est bien là, n’en déplaise aux Cassandres ! On peut toujours épiloguer, surtout dans ce Burkina de nos jours, mais il semble y avoir quelque part une frénésie de tenir les Burkinabè en haleine sur ce sujet, de (dé)information ou l’on prend ses rêves pour la réalité !
Rumeurs, affabulations et réalités se côtoient ! Il est peut-être temps de poser balle à terre et ramener l’église ou la mosquée au centre du village : se donner enfin la main pour lutter contre l’hydre terroriste qui lui est une réalité implacable.
Pélagie OUEDRAOGO
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