Tiani chez ses alter IB et Goïta : Le renforcement de l’AES via l’axe Ouaga-Bamako

Tiani chez ses alter IB et Goïta : Le renforcement de l’AES via l’axe Ouaga-Bamako

C’est l’histoire d’une liasion qui commença sur fond de bravade avec la CEDEAO, au lendemain d’un putsch : celui du général Abdourahamane Tiani. Lorsque la CEDEAO décida d’intervenir militairement au Niger pour remettre Mohamed Bazoum, le président élu dans son fauteuil, le Burkina et le Mali ont dit non et même qu’ils enverront des soldats le fusil en bandoulière, pour être aux côtés de leurs frères d’armes du Niger pour en découdre avec les casques blancs de la CEDEAO.

C’est dire que dès l’avènement des militaires du Niger au pouvoir, leurs 2 devanciers maliens et burkinabè, ont pris fait et cause pour eux, et n’ont eu de cesse de flétrir la France, laquelle d’ailleurs eut un long bras de fer avec les putschistes nigériens sur le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté, et les 1 500 soldats.

Hier à Bamako, le général Tiani était en pays ami, et a profité pour solliciter un soutien déjà acquis avec le Mali, puis le Burkina, pour aider à faire lever la dure batterie de sanctions, lesquelles comme le reconnaît le général Tiani, visent les militaires au pouvoir, mais en réalité, frappent durement les populations civiles. Le Niger a laissé entendre en substance Tiani, le Niger veut négocier, mais avec des interlocuteurs «sincères» qui ont le soutien du peuple africain. Un plaidoyer qui concerne aussi l’action judiciaire intentée par le Niger sur les mêmes sanctions. Un domaine dans lequel, Goïta peut donner des leçons à Tiani.

Idem à Ouagadougou, car la visite d’hier 23 novembre 2023 dans la soirée du même général Tiani, avait la même tonalité que celle du Mali. Le Burkina est un partenaire fiable, et le Niger peut compter sur IB, et sur le peuple burkinabè. Un pays qui n’a pas hésité d’ailleurs à envoyer 307 camions remplis de victuailles et diverses choses pour épauler le peuple nigérien. Même des militaires du pays des hommes intègres étaient à la frontière au cas où la CEDEAO devait franchir le Rubicond.

Le Gl Tiani chez ses alter Goïta et IB, même si lui est général, c’est du botox pour l’AES qui peut s’enorgueillir de ne pas être dans la sinécure et la duplication de schémas obsolètes. Quoiqu’on dise, notamment que Kidal a été prise grâce aux walkyries de Wagner, en témoigne le drapeau de ces supplétifs russes, hissé sur le camp pris, ce sont les FAMa, avec un petit concours du Burkina et du Niger qui ont abouti à ce résultat.

L’AES, c’est la volonté de 3 chefs de Transition putschistes, mis sur le ban de la Communauté internationale. La preuve, alors que Tiani faisait sa tournée Mali-Burkina, au même moment, au parlement européen de Strasbourg, les députés ont souligné l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire au Sahel, et soutenu la suspension de la coopération avec le Niger, tout en exigeant la libération de Mohamed Bazoum.

L’AES donc, c’est une tentative de prouver que les Sahéliens peuvent prendre en charge leur destin sécuritaire. Goïta-IB-Tiani, une triplicité qui tente d’imprimer un nouvel ordre sous-régional, version panafricaniste ! Le Niger a besoin de sentir cette proximité des 2 autres pays, mais en même temps aussi les 3 savent qu’ils font de la géopolitique, un phénomène qui requiert beaucoup de qualités : puissance militaire, diplomatie assise, soutenabilité économique et leadership politique. Mali-Burkina-Niger, même combat pour une seconde décolonisation !!!  

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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