De part et d’autre les discussions directes entre Kinshasa et le M23 à Luanda paraissent se confirmer et on suppose que sauf casaque de dernière minute, ce rendez-vous déterminant pour la paix à l’Est de la RD Congo tient toujours la route. Qui seront les représentants, côté congolais et qui de l’AFC-M23 ? Rien n’a filtré des identités de ces messieurs bon-offices. Côté congolais, on confirme tandis que le chef armé du M23 Bertrand Bisimwa attend des gages sécuritaires pour décider.
Mais, comme à l’annonce de cette rencontre la semaine dernière, le cadre est déjà connu, car arrêté par le processus de Nairobi. La seule nouveauté est que la RD Congo ne discutera pas avec Kigali, mais avec les rebelles, une obligation pour le président Félix Tshisekedi qui en avait fait son Rubicond, sa «ligne rouge».
Et si le conclave est maintenu, à quoi peut-on et doit-on s’attendre pour espérer voir bouger la réalité au Nord et Sud-Kivu ? Encore une fois, le processus de Nairobi sera convoqué :
– La RD Congo exigera que le M23 se retire de l’Est de son territoire, que la rébellion quitte le pays, et que des sanctions tombent.
– Le M23 qu’on présume n’ira pas à l’abattoir surtout qu’il est en position de force sur le terrain, il remettra sur la couche, le retrait des AFDLR, l’intégration des hommes du M23 dans les forces armées congolaises, une mayonnaise tentée dans les années 2000 qui n’avait pas pris. Les DDR partout où il y a eu guerre entre armées et rebelles ont souvent pris du plomb dans l‘aile. Les rebelles voulant trop de grades, les militaires normaux voyant d’un mauvais œil ces ex-nervis intégrer le corps avec des barrettes sur les épaulettes…
C’est sûr que la rencontre de demain n’est qu’un début, il s’agira sans doute de mieux réaffirmer certaines esquisses de solutions et disposer pour d’autres rencontres.
Kinshasa va discuter avec ce que Tshisekedi appelle des «pantins», lesquels selon lui, rendront compte au maître, le Rwanda, qui avisera. C’est un processus inévitable pour la RD Congo qui est minoritaire sur le terrain. Et depuis Kigali, Paul Kagamé se dit confiant à ce processus c’était lors d’un meeting le premier post-présidentielle: « l’usage de la force n’amènera rien, le principe des discusions doit être le fondement du dialogue. C’est bien visé de la part de la SADC… ce sera un long trajet…» Si le locataire de Urugwiro Village est accomodant à la rencontre demain, alors l’optimisme est permis.
On présume d’ailleurs que les résultats du dernier sommet de la SADC seront versés à l’aparté de demain mardi. Sans oublier, les acquis de la CENCO et de l’ECC, ainsi que le travail fait en coulisses par le trio Obasanjo-Uhuru-Desalegn, des actions on espère qui pourront tracer les lignes d’une paix espérée, incrédulisée dont l’avènement, on en convient nécessitera beaucoup d’attentions, de concessions et de temps afin d’y parvenir.
La REDACTION
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