Rupture des relations du Rwanda avec la Belgique : Jusqu’où s’arrêteront les effets collatéraux de la guerre à l’Est de la RD Congo ?

Rupture des relations du Rwanda avec la Belgique : Jusqu’où s’arrêteront les effets collatéraux de la guerre à l’Est de la RD Congo ?

 

 

Lors du meeting du dimanche 16 mars dernier à Kigali, le premier après la présidentielle, on sentait un Paul Kagame visiblement remonté contre l’ex-Métropole la Belgique, taxée d’être l’imprécateur, et le meneur de la propagande anti-Rwanda au sujet de la situation au Nord et au Sud-Kivu.

Une colère qui n’est pas surprenante, car depuis février, à cause de ce différend, il y avait déjà eu la suspension de la coopération bilatérale sur le développement entre les 2 pays. Ce 17 mars à Bruxelles, les 27 ministres de l’UE sont montés d’un cran dans l’échelle des sanctions, puisque 9 personnalités physiques et des personnes morales écopent de sanctions de la part de l’UE.

4 Congolais du M23 dont Bertrand Bisimwa, le chef de la branche armée M23 et des responsables militaires, 5 Rwandais dont Ruti Kurunziza chargé du recrutement du M23, la société RMB…

Et c’est au quart de tour, et même on peut dire concomitamment, sinon par anticipation que le pays des Mille collines a rompu ses relations avec la Belgique. Accusant l’ancienne Métropole d’être à la baguette pour les sanctions et toutes les réprobations contre le Rwanda, Kigali a coupé donc le lien diplomatique, donnant 48 heures au chargé d’affaires belge de quitter le pays.

Ce n’est pas nouveau de la part du Rwanda, qui n’hésite pas à frapper fort dans les relations diplomatiques lorsqu’il juge que c’est nécessaire. Au plus fort des relations exécrables avec la France, le Rwanda avait rompu ses liens diplomatiques avec Paris le 24 novembre 2006, relégué le Français en langue secondaire et il aura fallu des années et un trésor d’actes, notamment avec Sarkozy, puis Macron pour que la relation se normalise. En ce qui concerne la Belgique, vu de Kigali, ce pays a pris partie pour la RD Congo, et donc est contre les intérêts du Rwanda !

Cette rupture diplomatique est un effet domino du moins, un effet collatéral de la guerre à l’Est de la RD Congo qui n’en finit pas de faire des victimes au propre comme au figuré. Qu’a pointé la Belgique pour provoquer telle rétorsion diplomatique ? Que par exemple dans le Kivu, riche en cobalt, la mine de Rubuya contrôlée par le M23 fait du Rwanda un pays producteur de ce métal rare, et rapporte selon des études de l’ONU, 800 000 dollars/mois ?. Que le M23 est soutenu sur tous les plans par le Rwanda !

Une posture qui a fortement mécontenté Kigali qui trouve que la Belgique aurait dû rester à équidistance dans ce conflit. Et nul doute en attendant, les conclusions de l’hypothétique rencontre RD Congo-M23 ce 18 mars, nul doute, que d’autres effets liés à ce brûlot de l’Est de la RD Congo se feront sentir. Tant du côté du Rwanda, que l’UE, des USA et de la Grande Bretagne, lesquels ont déjà pris des sanctions ciblées. Jusqu’où s’arrêteront d’ailleurs ces effets?  Quel sera le ou les prochains dominos en l’espèce ?

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR