Moussa Zerbo, Alpha Yago, Abdoul Baguignan dit Lota, Hervé Ouattara et bien d’autres, étaient au présidium de la conférence de presse du Comité de réflexion et d’actions pour la réconciliation et la paix (CRARP) tenue le samedi 20 mars 2021. Qui l’aurait cru dans un passé récent, que ces personnes pouvaient se réunir et parler d’une même voix ? Ils se sont tout de même réunis pour parler de réconciliation nationale, preuve qu’elle est effectivement en marche.
la réconciliation nationale semble être en marche au Burkina. Sinon qui l’aurait cru, dans un passé récent, retrouver Alpha Yago du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Hervé Ouattara, leader d’Organisation de la société civile, et Moussa Zerbo, député de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) sur la même table et parler d’une même voix ? Réunis au sein du Comité de réflexion et d’actions pour la réconciliation et la paix (CRARP), ces membres ont animé une conférence de presse le samedi 20 mars 2021 à Ouagadougou pour donner leur vison de la réconciliation nationale et les objectifs visés par la création du Comité. « Nous sommes soucieux de la marche de notre pays et la priorité aujourd’hui au Burkina Faso, c’est la réconciliation nationale », a déclaré Alpha Yago, membre du CRARP. Pour lui, il s’agit de faire la réconciliation par l’exemple.
« Cela est perceptible par le présidium. Ici, nous, nous sommes déjà réconciliés, car la vraie réconciliation est celle qui commence par la base et avec la base », a-t-il dit. Selon le député Moussa Zerbo, la vision que le Comité a de la réconciliation est « holistique ». « Beaucoup ont affirmé que le Burkina ne souffre pas d’une question de réconciliation mais plutôt de justice. Ceux qui font cette affirmation ignorent l’histoire du pays », a-t-il fait savoir. Pour lui, il faut d’abord créer un cadre, se retrouver afin de se pardonner et de s’accepter. « Notre vision de la réconciliation n’est pas une porte ouverte à l’impunité », a-t-il laissé entendre. « Le ministre d’Etat Zéphirin Diabré, à lui seul, ne peut pas réussir sa mission. Chacun de nous doit apporter sa contribution », s’est-il défendu à la question de savoir si ce n’est pas un regroupement de plus.
Le CRARP compte mener des activités les jours à venir dans le sens de sensibiliser et d’inciter l’adhésion de la population au processus de la réconciliation nationale. Il s’agit entre autres de rencontrer les associations des victimes, identifier des points focaux du CRARP par région et par province, organiser des activités socio-culturelles et sportives en vue de promouvoir la question de la réconciliation nationale et lui donner un caractère populaire. Le CRARP n’a pas installé de bureau. A en croire les membres, craignant des blocages. « Nous sommes tous membres et chacun dans son domaine de compétence, apporte sa contribution. C’est le mode de fonctionnement qu’on a choisi », a précisé Alpha Yago.
Omar SALIA
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