Ce 20 mai, sauf encore incident de dernière minute, celui qui a dirigé la province la plus opulente du Congo, avec un sous-sol regorgeant de richesses et des élites politiques de haut vol, c’est-à-dire le Katanga foulera de nouveau cette terre après 3 années d’exil forcé : Moïse Katumbi.
A Kamalondo, par exemple, quartier populaire de Lubumbashi, on met les petits plats dans les grands pour le retour de l’enfant prodige. Des formations politiques membres de Lamuka, ainsi que des fans du Tout-Puissant Mazembé, l’équipe locale dont il est toujours le président se mobilisent pour accueillir Katumbi. Des polos et casquettes à l’effigie de l’intéressé ont été distribués dans ce haut-Katenga, pour rendre encore ce retour plus éclatant.
Une cinquantaine de députés nationaux feront le déplacement pour ce retour. Ce sera la fin d’un calvaire, car depuis ce 20 mai 2016 c’est-à-dire 3 ans jour pour jour, où il quitta la RD Congo dans un avion médicalisé, blessé à la côte par un policier lors d’une marche, un empoisonnement selon l’intéressé, l’ancien flamboyant gouverneur du Katanga, n’a jamais fait mystère d’y revenir, surtout à l’approche des élections de fin décembre 2018. On revoit d’ailleurs un Katumbi, bloqué le 3 août 2018 à Kassambalese, à la frontière zambienne, puis retourné en Afrique du Sud, penaud et furieux, ne pas pouvoir participer à ces joutes électorales, empêché à l’époque par les sécurocrates de Kabila.
C’est un retour qui sera suivi à la loupe et par Kabila fils, l’ex-président et par l’actuel Félix Tshisekedi, car après Jean-Pierre Bemba, Katumbi demeure un des poids lourds aquatique du fleuve Congo.
Que fera-t-il de ce retour ? Car, on sait que son départ enrobé dans des raisons médicales, était entaché de questions judiciaires et le glaive de la justice pend justement sur Katumbi.
Ira-t-on le chercher à Lubumbashi pour le juger ? Se rendra-t-il lui-même à Kinshasa pour faire face aux juges ? A moins qu’il n’ait négocié avec la justice ce retour ?
Toujours est-il qu’il faudra pacifier son sérail judiciaire avant toute perspective politique. Et encore, Katumbi, sans le retour de l’autre poil à gratter de la Kabilie, Mbusi Nyamwisi le patron de Lamuka aura un arrière-goût.
En attendant, c’est toute la province cuprifère où Katumbi demeure populaire, et d’où il avait lancé le défi à Kabila Junior «de ne pas tenter le 2e pénalty». Entendez, le mandat de trop. C’est toute cette province en apnée depuis quelques jours qui retombera dès ce soir après l’arrivée du «Messie» politique du Katanga.
Sam CHRIS
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