Les protagonistes du procès du député-maire de Dakar, Barthélemy Dias dans l’affaire de la mort par balle d’un militant du Parti démocratique sénégalais (PDS) en 2011, devront encore patienter pour connaître l’épilogue de ce dossier.
Ce mercredi 18 mai 2022, le palais de justice de Dakar a de nouveau accueilli les parties de cette affaire qui peine à connaître un dénouement mais ils sont repartis dos-à-dos, le tribunal ayant décidé de renvoyer son verdict au 21 septembre 2022. Pour la circonstance et comme il devenu une habitude au pays de la Téranga, le principal concerné (Barthélémy Dias) escorté par des centaines de sympathisants dans un concert de Klaxons, sirènes Vuvuzela était en route pour le palais quand le tribunal a décidé de repousser son verdict à cette date. Dans ce convoi, on pouvait également apercevoir au premier rang, Ousmane Sonko, dont l’affaire avec la masseuse Adji Sarr avait mis le pays sens dessus sens dessous en mars 2021. C’est plutôt son prédécesseur à la mairie de la capitale sénégalaise, Khalifa Sall venu en soutien qui a assisté à cette annonce.
On ne connaîtra donc pas l’issue de ce procès en appel avant les législatives du 31 juillet 2022. Il était évident que ce procès qui se tient dans un contexte pré-électoral comportait des grands enjeux politiques. Rendre un verdict qui pourrait être source de graves troubles où de chaos à cette période charnière était risqué. A y voir de près, le tribunal semble avoir privilégié la carte de l’apaisement et de la patience pour éviter de replonger le Sénégal dans une atmosphère kafkaïen. Pouvait-il en être autrement depuis que la justice sénégalaise est soupçonnée d’être instrumentalisée pour couper l’herbe sous les pieds d’opposants ou adversaires politiques en vogue ? Depuis l’affaire Khalifa Sall en mars 2017, le landerneau politique sénégalais vit au rythme d’affaires restées pendantes en justice du fait de la mobilisation populaire et des violentes manifestations qu’elles pourraient engendrées.
Comme ce fut le cas dans l’Affaire Adji Sarr, le verdict de cette audience en appel a-t-elle été reporté par crainte de trouble ? On est en droit de le penser à la lumière des évènements de mars 2021. En attendant donc, le 21 septembre prochain, Barthélémy Dias condamné en 2017 «pour coups mortels» à deux ans de prison dont six mois fermes dans cette affaire peut boire son petit lait et patienter encore quelques mois pour «laver son honneur».
La rédaction


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