Procès du massacre du 28 septembre : Moussa Tiegboro Camara droit dans ses Rangers

Procès du massacre du 28 septembre : Moussa Tiegboro Camara droit dans ses Rangers

Vingt-quatre heures après la reprise de l’audience du procès des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée, c’était au tour du colonel Moussa Tiégboro Camara de se présenter à la barre pour son  audition. Après avoir expliqué l’origine des rapports conflictuels entre lui et l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, l’ex-patron de la cellule de lutte anti-drogue en Guinée, était de nouveau devant le tribunal pour des questions de fond. Hier mardi 11 octobre 2022, le colonel Moussa Tiégboro Camara, s’est prêté  aux nombreuses questions des avocats de la partie civile.

Il continue encore de clamer son innocence dans cette affaire où il est poursuivi pour «meurtre, assassinat, viol, pillages, violence sexuelle et vol à main armée (entre autres)».

Le très controversé chef militaire s’est plutôt présenté comme un «sauveur» et non un «bourreau» dans ce massacre qui a fait plus de 157 morts. Il argue que «c’est en tant que soldat qu’il s’est rendu au stade pour sauver les leaders politiques sous le crépitement des armes à feu». Selon Moussa Tiégboro Camara, il était vers Kénien lorsqu’il a entendu des tirs au stade. Et, en tant que soldat, il s’est précipité sur les lieux pour sauver les leaders politiques qui s’y trouvaient. «Lorsque j’ai entendu les tirs, j’étais vers Kénien. J’ai rebroussé chemin, parce que j’ai appris que Toumba et ses hommes étaient sur les lieux. Pour devoir de soldat, je suis allé au stade. J’étais venu d’abord constater… J’étais parti sauver les leaders», a-t-il expliqué.

Et, Tiégboro d’ajouter que : «Quand ça tire, des armes de guerre retentissent au stade, il fallait être là. Quand je suis arrivé, je suis descendu de la voiture, je suis venu en courant. Je suis venu seul avec mon chauffeur dans mon véhicule de commandement. Quand vous demandez au président Cellou Dalein, il vous dira qu’il m’a vu en courant. J’ai vu Cellou Dalein, je lui ai dit : Ah ! Je vous avais dit ce matin de faire beaucoup attention».

«Des témoins vous ont vu sur la pelouse avec vos hommes», avance un avocat. «Confrontez-moi avec ces gens-là, apportez en la preuve. Je ne suis pas rentré à l’intérieur du stade», rétorque Tiégboro. Avec ce ton ferme, l’accusé reprend les questions des avocats, discute leur formulation. Il commence ses phrases par «je vais me répéter», «comme je l’ai dit hier»… Il s’impatiente.

«Vous avez retrouvé rapidement les leaders politiques, est-ce que ce n’est pas dans le cadre d’une opération bien planifiée que vous vous êtes rendus au stade ?», le questionne un avocat. «C’est à vous de le démontrer !», brocarde le prévenu. Moussa Tiégboro Camara est accusé d’avoir participé avec ses hommes aux tueries, au stade de Conakry, le 28 septembre 2009

C’est donc un accusé imperturbable et droit dans ses bottes qui s’est présenté à la barre du tribunal pour son audition. En attendant la suite des audiences, cette comparution aura également permis de comprendre toute la complexité de ce dossier qui traine dans les couloirs de la justice guinéenne depuis 13 ans.

 La rédaction

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