Présidentielle-législatives et sénatoriales en RDC J-3 : Le Kérosène électeur censitaire, défis logistiques et cas «Nanga»

Présidentielle-législatives et sénatoriales en RDC J-3 : Le Kérosène électeur censitaire, défis logistiques et cas «Nanga»

Même s’ils sont 22 candidats pour cette présidentielle du mercredi 20 décembre 2023, c’est quasiment 1 contre 3, c’est-à-dire le chef de l’Etat sortant contre le trio Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Dr Dénis Mugwenge qui vont s’affronter véritablement.

A J-3, la campagne a battu son plein et s’est arrêtée ce lundi  à minuit. Une campagne que les prétendants au fauteuil auront battue avec de grands moyens, notamment, avec des avions, gigantisme du territoire oblige (2,3 millions de km2).

Et justement, c’est au sujet de l’usage de ces aéronefs que ça coince ou plutôt que des bisbilles ont apparu entre des candidats et le camp présidentiel. Ainsi, Martin Fayulu n’a pas pu rallier Lumumbashi, samedi 16 décembre dernier car son avion était à sec. Depuis quasiment plus d’une semaine, il n’y a plus de kérosène et l’opposition pointe du doigt le camp de «Fatschi», celui du président, lequel aurait réquisitionné tout le jus, le rendant indisponible pour les concurrents.

Pour se procurer le liquide précieux, il faut l’imprimatur préalable de la présidence éructe l’opposition. Le Dr Dénis Mugwenge pointe une accusation du même tonneau, car le Prix Nobel n’a pas pu se rendre à plusieurs rendez-vous faute de kérosène.

Le leader de Ensemble, Moïse Katumbi a vécu le même désagrément. Naturellement, le camp du président sortant s’en lave les mains et dit payer le carburant comme les autres et affirme n’être concerné de près ou de loin à ce déficit de kérosène que vivent les 3 principaux opposants à leur champion.

On a l’impression que le kérosène est devenu un grand électeur censitaire crée à dessein de surcroit dans ce suffrage universel, car pour un candidat qui manque plusieurs provinces des 26 que compte la RD Congo, c’est handicapant électoralement, surtout dans leurs fiefs, ceux de leurs rivaux, et même dans les provinces pivots !

A ce problème de kérosène, viennent s’ajouter à 72 heures de ce triple scrutin, les défis logistiques marotte des votes en RD Congo, lequel  revient à chaque scrutin. Denis Kadima et ses commissaires se sont arrachés les cheveux pour acheminer le matériel électoral dans tout le pays.

Un véritable travail de titan et l’armée et la MONUSCO, sur le départ pourtant ont été appelées à l’aide pour convoyer urnes, bulletins, PV vierges, isoloirs et même personnel de la CENI sur toute l’étendue du territoire. Le voisin angolais a été aussi sollicité, car c’est un travail gargantuesque, qui devra pourtant être effectué avant l’ouverture des urnes ce 20 décembre  à 6h. Hier, la CENI a rassuré qu’elle a tenu le pari et que les 44 millions d’électeurs pourront bien voter ce mercredi. Le spectre du «glissement» même de quelques heures s’éloigne.

A cette problématique organisationnelle, vient s’ajouter ce pavé dans le fleuve Congo qu’a jeté Corneille Nanga, l’ex-patron de la CENI qui vient de créer à Nairobi Alliance fleuve Congo, un conglomérat de partis politiques de société civile et de groupes armés, notamment du M23, dont le leader Bertrand Bissima était présent.

C’est à n’y rien comprendre, mais lui qui a proclamé Félix Tshisekedi vainqueur en 2018, en tant que président de la CENI, s’il ose franchir un tel pas, c’est tout simplement irresponsable. D’ores et déjà, les conséquences diplomatiques sont là : la RD Congo a rappelé son ambassadeur au Kenya, et le pays s’est démarqué de la posture de Nanga, un «cas» qui sera sans doute géré après les élections, quel que soit le vainqueur de la présidentielle.

La REDACTION

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