Présidentielle au Niger : Ingall promet le coup K.O à Bazoum

Présidentielle au Niger : Ingall promet le coup K.O à Bazoum

La commune d’Ingall, située dans la région d’Agadez a accueilli le cortège du président du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) et candidat à la présidentielle, Mohamed Bazoum, le mercredi 16 décembre 2020. L’ex-ministre de l’Intérieur est venu présenter son «Programme de renaissance III consolider et avancer» qui, selon lui, est une continuité des actions entreprises par le président Mahamoudou Issoufou. La sécurité, l’eau, le pâturage et la fluidité du commerce entre le Niger et le Nigeria sont entre autres les promesses faites par le candidat Bazoum aux populations.

Il est 9 heures lorsque le  président et sa délégation mettent  le cap sur Ingall une commune rurale située dans la région d’Agadez.  Après plus de trois heures de route compte tenu de l’état désastreux des voies et les nombreuses pannes  dont le cortège a été l’objet, le candidat et sa suite arrivent enfin aux environs de 13 heures alors qu’un comité d’accueil les attendait depuis 7 heures.

Sur les lieux, des femmes à dos d’âne avec leur balison (la culture de la localité) attendaient avec impatience le prof. de philo. Pendant ce temps, des hommes montés sur des dromadaires jouent à l’acrobatie pour tenir le public en haleine. Femmes, hommes et enfants ont les visages, les mains et souvent les pieds peints en noir. C’est la cure de salée de Ingall, une coutume dans cette cité, qui consiste à utiliser de la poudre bleu foncé comme «fond de teint».

Un quart d’heure plus tard, le suspense est levé. Le candidat est là. Très vivace et enthousiaste, il fait la ronde pour son bain de foule au rythme de la chanson «Say Bazoum». Au parloir, l’homme de Tesker haranguée la population  en ces termes : «j’ai parcouru plusieurs kilomètres pour venir m’entretenir avec vous et  connaitre vos préoccupations. Vos problèmes m’intéressent beaucoup et je sais à quel point vous voulez les voir résolus». Il fait savoir à l’assistance qu’il a un programme bien ficelé que ses adversaires n’ont pas et il compte bien le mettre en œuvre si toutefois il est élu. «Notre différence avec les autres candidats c’est que nous avons un programme et nous allons injecter plus de 13 000 milliards dans les 5 premières années de ce programme», a-t-il promis en brandissant le document en l’air.

Dans ledit document, la page 29 concerne aussi  bien Ingall que d’autres communes, car il ne parle que de l’hydraulique urbaine, rurale et de l’assainissement. «Tenant compte des initiatives internationales en matière d’alimentation en eau potable, le PNDS-Tarayya ambitionne d’apporter une réponse appropriée afin de mettre la population à l’abri de maladies diverses, notamment hydriques, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs du développement durable», indique le programme. Le président de la section PNDS de Ingall, Alham Lamine a renouvelé  sa confiance au président du parti et par la même occasion, lui a rassuré que toute la population de Ingall est derrière lui et par conséquent le coup K.O est assuré. .

Débat sur la nationalité de Bazoum 

Encore une tentative éperdue de Salou Djibo !

On pensait que ce débat sur la «nigérienneté» de Mohamed Bazoum, candidat à la présidentielle du 27 décembre prochain du parti au pouvoir PNDS-Tarayya  était clos avec le verdict du Conseil constitutionnel, qui a approuvé son «appartenance» à la république du Niger. Loin de là, l’ancien président Salou Djibo tient mordicus a éjecté l’ex ministre de l’Intérieur de la course présidentielle. En effet,  l’ancien chef de la junte et candidat du parti PJP Génération Doubara à la présidentielle du 27 décembre prochain, le général à la retraite Salou Djibo a, en sa qualité d’ancien chef d’Etat, décidé d’introduire à nouveau une requête devant la Cour constitutionnelle sur la nationalité d’origine du candidat du parti au pouvoir, Bazoum Mohamed. C’est l’intéressé lui-même qui a annoncé sa décision le mardi 15 décembre 2020 à Niamey, lors d’une adresse à la nation nigérienne, en présence de plusieurs autres candidats. Dans son annonce et après avoir demandé au Président Issoufou Mahamadou de convoquer le Conseil de la République, il a expliqué sa décision au regard du contexte politique qui prévaut à deux semaines du 1er tour de l’élection présidentielle et qui, selon lui, est marqué par l’insécurité et l’aggravation des conditions de  vie du plus grand nombre de Nigériens. «Au regard des enjeux et de la situation difficile dans laquelle se trouve le pays, tous les acteurs politiques et institutionnels doivent œuvrer pour des élections libres, justes, transparentes dans le strict respect de la loi», a-t-il indiqué, avant d’ajouter que «l’évolution actuelle de notre processus électoral, si nous ne prenons garde, laisse présager une crise politique et des lendemains incertains pour notre pays». Salou Djibo dans son propos, laisse entendre  que malgré les différentes décisions rendues par la Cour constitutionnelle sur l’éligibilité du candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), «la justice nigérienne, saisie de cette affaire, a jusqu’ici rendu des décisions incomprises par une  grande partie de  la population car, à tort ou à raison, elles ont davantage jeté le doute sur l’éligibilité de M. Bazoum Mohamed et exacerbé les tensions politiques». Que veut donc cet ancien président ? A-t-il l’intention de préparer les esprits à une crise post-électorale ?

Quand on sait que cette déclaration intervient au lendemain de la proclamation des résultats des élections municipales et régionales où le PNDS-Tarayya a raflé dans presque toutes les communes du Niger. Veut-il défier l’autorité suprême nigérienne quand il estime que la véracité de son éligibilité n’est pas établie alors que le Conseil constitutionnel a donné quitus au candidat de participer à la course ? En tous les cas, cela n’est pas inédit sous nos tropiques mais il appartient à l’autorité publique de rétablir l’ordre, de préserver la paix  et de faire valoir la loi. Le Conseil constitutionnel s’est déjà prononcé et il ne reviendra surement pas là-dessus. Du reste, on est tenté de dire à M. Salou : «mon général si vous ne pouvez pas affronter votre adversaire politique, il faut déposer les armes». Mais un général n’abandonne pas si  facilement le combat il préfère dans son ultime combat tirer sa dernière balle.

O.S

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