Evidemment personne n’est dupe, dans toute guerre, celle de la communication côtoie celle des canons. Selon le camp où on se trouve, on bombe la poitrine et l’on débite une rhétorique de vainqueur à tout le moins d’infligeur de lourdes pertes à l’ennemi.
Kidal ne déroge pas à cette règle, et ce 12 novembre, les FAMa ont inondé la Toile et pas seulement, plusieurs autres médias disent que les «Loyalistes» ont délogé du camp de Kidal, les rebelles du CSP, qui ont trouvé leur salut dans les collines et grottes environnantes ! Et que Kidal est sous contrôle de ces FAMa et de Wagner.
D’où vient alors qu’on parle encore de reprise de l’offensive des FAMa contre le CSP à Kidal hier 13 novembre 2023 ? Est-ce à dire que l’ex-camp de la MINUSMA et l’aéroport, ne sont pas encore sous l’autorité de ces FAMa ?
Chauteaubriant disait de Napoléon qu’il «tuait la guerre en l’exagérant», dans Les Mémoires d’outre-tombe, à Kidal, on a la vague impression que c’est le cas. On communique en affirmant que la rébellion de Kidal du CSP est en débâcle, alors que ce n’est pas encore le cas.
En effet, si le week-end des 11 et 12 novembre ont connu des pics dans ces combats FAMa-Wagner # CSP, il semble que c’est à 30 km du QG du CSP, donc de l’objet même de cette bataille, l’ancien camp de la MINUSMA que se trouveraient les FAMA !
Statu quo ante des positions donc malgré la propagande industrielle en matière de com. de part et d’autre. Et petitement, le dévoilement se produit : des sources concordantes, font savoir que la colonne de Pick-up des FAMa qui avait quitté Bamako le 2 octobre dernier pour Kidal est maintenant à une vingtaine de kilomètres, plus exactement, dans la zone d’Alkit, et a repris la route vers la ville-rebelle. D’autres FAMa, se trouveraient à Aguelhok, à une quinzaine de kilomètres de Kidal. Visiblement, les militaires maliens veulent prendre les rebelles en tenaille, alors que les salves des drones font rage, sans avoir fait de nouvelles victimes.
En vérité, si les FAMa ont sauté un verrou dans la ligne de défense, et que la conjugaison des frappes aéroterrestres se multiplient, le CSP n’a pas encore capitulé, et selon toutes sources concordantes, Kidal est toujours sous le joug des rebelles du CSP, les liaisons téléphoniques sont toujours coupées, et la bataille se poursuit. Qui en sortira vainqueur ? Entre une armée malienne, en grand nombre, et très bien équipée, et des guerrilleros du CSP pratiquant l’évitement des batailles, privilégiant les embuscades et les stratégies de contournement sur un terrain connu, il est difficile de faire un jugement tranché, car même un terrorisme résiduel à Kidal demeure toujours un gros problème. Sans oublier, le GSIM et l’EIGS et leurs katibas qui rôdent toujours dans les encablures.
La REDACTION
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