Mise en examen d’Agathe Habyarimana : Relaxe ou non-lieu de la cheffe de «Akazu» ?

Mise en examen d’Agathe Habyarimana : Relaxe ou non-lieu de la cheffe de «Akazu» ?

 

 

Il n’y a pas de tranquillité judiciaire ni de tranquillité tout court lorsqu’on s’appelle Agathe Habyarimana et première dame du Rwanda, dont la mort du mari le 7 avril 1994, suite à un tir sur son avion, et qui a été le déclencheur d’une fureur funeste avec le génocide de 800 000 Tutsis et Hutus modérés, non point de repos pour telle dame !

Pour la simple raison que depuis 2007, une enquête judiciaire pend sur la tête de celle qu’on présente comme l’une des instigatrices de ce génocide. Et depuis cette date, d’interminables instructions, suivies souvent d’un presqu’un non-lieu jamais prononcé, car entrecoupé de recours, aux détails inconnus déposés en septembre 2024 par le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Il y a encore du très nouveau dans ce dossier puisqu’hier mercredi 19 mars, la Cour d’appel de Paris, lors d’un huis-clos a ouvert une audience surprise, qui pourrait donc être la «bonne» celle qui va enfin traîner la veuve plus connue dans les cercles génocidaires de «Akazu» dans le box des accusés.

«Entente en vue de commettre un génocide», voilà la qualification qui pourra voir ce énième recours du PNAT aboutir à un jugement d’Agathe Habyarimana. Pourquoi 31 ans après l’innommable du Rwanda et moult péripéties judiciaires, la justice française revient sur le cas de cette vieille dame (82 ans) pas si blanche comme neige ?

«Un coup de poker de la PNAT» comme le pense Me Philippe Meillac, l’avocat de la mise en examen ? Ce dernier croit plutôt que la décision qui sera mise en délibéré ne pourra être qu’un non-lieu !

Depuis des années et après la parenthèse très houleuse des années 2000 entre Paris et Kigali, plusieurs génocidaires qui auraient trouvé gîte et couvert en France ont été arrêtés et jugés. Les Theoneste Bagosora, Félicien Kabuga…pour ne pas citer que ces 2 mais à l’évidence le cas d’Agathe semble singulier.

Elle était absente à l’audience, et si finalement, dans sa tête, elle se disait «Jugez-moi ! Condamnez-moi ou blanchissez-moi et laissez-moi vivre le soir de ma vie tranquillement» ? «20 ans d’instruction, c’est assez pour décider» !

Car ce dernier rebondissement pourrait être l’occasion de boucler le dossier Agathe. Depuis 2007, elle est témoin assistée, la France refuse de l’extrader, mais lui refuse le statut d’asile politique.

La justice a la mémoire longue soit, mais il faut savoir boucler une affaire criminelle, surtout si ça concerne un crime contre l’humanité. Après tant de temps, il doit avoir assez d’éléments pour la condamner ou la laisser tranquille !

La France et le Rwanda semblent filer un partenariat paisible et le dossier «Génocide» semble être géré de façon acceptable vu de Kigali. On peut d’ailleurs mettre cet énième épisode de la «Saga Agathe» comme le processus de brûlures des dernières scories qui empoisonnaient les relations France-Rwanda, étant donné que dans le génocide rwandais, la même justice a souvent contribué à mettre le feu aux poudres, et le célèbre homme mince des Mille collines n’a jamais manqué de piquer une colère homérique. Agathe Habyarimana serait-elle la boucle bouclée ?

La REDACTION

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