Entretien avec la presse nationale, confirmation qu’il s’en ira le 2 avril prochain du palais de l’Avenue Roume, invite à un dialogue national, Macky Sall a multiplié la semaine écoulée toutes les actions de bonne volonté, non pas pour effacer sa bévue politique du 3 février, mais essayer de calmer un jeu qui lui échappe au fil des jours !
Hélas, en dépit de ces gages d’apaisement, quasiment tous les candidats à la présidentielle ont refusé la main tendue du dialogue et exigent urgemment que le président sortant fixe la date des élections. Que ce soit le F24, le FC25, le conglomérat Aar Sunu élections, tous disent que les «sages» du Conseil constitutionnel ont enjoint Macky Sall de convoquer le corps électoral, tandis que ce dernier fait dans le dilatoire, en initiant un «inutile dialogue national» censé débuter aujourd’hui même 26 février pour se clôturer demain 27. Ce samedi 24 février, ils ont d’ailleurs battu le macadam pour exiger la date de l’élection !
Macky Sall quittera-t-il vraiment le pouvoir le 2 avril prochain ? Si oui, qui dirigea le Sénégal, s’il n’y a pas d’élections ? En vérité, c’est l’impasse et chacun le sait, le Sénégal ne peut pas tenir une présidentielle avant le 2 avril, et même si l’on fignole que la Loi fondamentale dispose que le partant reste dans son fauteuil jusqu’à l’installation de l’entrant, les Sénégalais estiment qu’à partir du 2 avril, Macky Sall deviendra un président illégal et illégitime. Car, c’est à 10 heures seulement du début de la campagne électorale, que Macky Sall a annulé le scrutin pour convoquer un dialogue pour amuser la galerie. Malgré tout, le Conseil constitutionnel l’a relancé en lui intimant de fixer la date des élections, car sa décision du report est annulée.
Pour les anti-Sall et même ceux qui sont sourcilleux sur le respect de la Constitution, l’après-2 avril est lourd de tous les dangers, car le Sénégal se retrouvera avec un président adossé à aucune base juridique et de son fait. Pour eux, le sortant a tordu le cou à 3 articles de la Constitution.
– D’abord, l’article 92 qui s’impose au pouvoir, aux autorités et politiques et juridiques, lequel article a été approuvée par Macky puis désapprouvée par ce dernier.
– Ensuite, en invalidant le report de l’élection décrété par Macky Sall, c’est l’article 27 qui est touché, lequel fixe le mandat à 5 ans et l’article 103 qui détaille les clauses d’intangibilité au président de s’octroyer une quelconque élasticité ni du nombre de baux. Seul bémol, le relatif apaisement au niveau des prisonniers politiques dont certains ont vu leurs peines levées.
Mais, en ne fixant pas fissa la date de la présidentielle, c’est le Sénégal qui s’enfonce dans un brouillard politique, car sans la légalité et la légitimité, tout devient impossible au niveau exécutif. Les constitutionnalistes tâtent le scénario d’une transition de quelques semaines, après le 2 avril afin que le processus électoral se mette en branle pour trouver le successeur de Macky Sall. Mais, d’ici là, et même au cours de cette période transitionnelle que deviendra le pays de la Teranga ?
La REDACTION
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