Evidemment Théodore Ngoy qui a déposé in extrémis hier sur le coup de 17h (échéance des délais légaux) son recours devant les grands juges de la Cour constitutionnelle a choisi le box plutôt que la boxe, mais la sortie de Katumbi retient l’attention.
96 heures après la proclamation des résultats de la présidentielle par la CENI, Moïse Katumbi rompt le silence sous la forme d’une rebuffade : il rejette les données annoncées par Denis Kadima, et derechef conteste les 73,34% des suffrages accordés par l’Administration électorale au président-sortant, Félix Tshisekedi. Le leader de Ensemble pour le Congo, n’a pas usé de fioritures langagières pour flétrir un processus électoral bidon selon lui, lequel a accouché de ce qu’il appelle un «braquage électoral».
Celui derrière lequel 6 autres présidentiables s’étaient alignés ne reconnaît donc pas les 13 250 366 électeurs qui ont élu «Fatschi», et annonce d’ores et déjà que lui et ses partisans lutteront pour qu’enfin les vrais résultats soient proclamés. Une lutte pacifique précise-t-il pour l’avènement d’une démocratie réelle que les Congolais appellent de tous leurs vœux, sinon, de leurs votes floués et volés selon lui. «Tenons bon, restons mobilisés pour faire échec à la fraude par des méthodes pacifiques», a-t-il martelé ce 3 janvier 2024.
Et le célèbre métis de RDC de se lancer dans des interrogations accusatrices : Est-ce dit que la RD Congo n’a pas droit à des élections démocratiques ? D’où vient qu’on décide de prolonger la période des élections de 11 heures ? A-t-il cinglé en substance.
Et de chuter par cette phrase qui peut signifier au mieux des manifestations raisonnables, des diatribes contre la CENI, le président élu… au pire, une grave crise postélectorale, dont celle de la veille de la proclamation des résultats en a donné un petit aperçu.
Et face déjà à certaines preuves de fraudes montrées par l’opposition allant de la distribution d’argent devant les bureaux de vote, aux bourrages d’urnes, l’opposition même étant allée en désordre de bataille, empoignera ce pain béni brandi par Katumbi pour chahuter Tshisekedi, sachant bien qu’une rétractation de la CENI est impossible et sentant que la Cour constitutionnelle a de forte chance de valider ces résultats.
Voilà Katumbi dans la peau d’un Fayulu en 2018 et Ngoy dans celle du démocrate-républicain. Il y a 5 ans, ce dernier qui a revendiqué la victoire face au même Tshisekedi avait eu la même posture, il est vrai qu’en ce temps-là, l’Eglise catholique, la CENCO, sans avoir dévoilé son nom, avait dit à mots couverts qu’elle avait le «nom du vrai gagnant de la présidentielle, à partir de leurs données», dixit Mgr Donatien N’Sholé en 2018.
L’ex-gouverneur du Katanga, qui a fait figure du challenger n°1 de Tshisekedi à cette présidentielle 2023, renâcle à entériner les résultats de la CENI. Et va agir… pacifiquement. Comment ? Il ne le précise pas.
Moïse Katumbi est-il un mauvais perdant ou est-il en possession de preuves, qui invalident la réélection de Tshisekedi ? Si oui, lesquelles ? Les fraudes alléguées sont-elles d’une certaine envergure à même de toucher l’intégrité du vote ?
Sera-t-il suivi par tous les autres candidats malheureux, surtout les grands pachydermes politiques du fleuve Congo, surtout qu’un Fayulu, ou un Mugwenge ont fait aussi cavaliers seuls ? Déjà Ngoy a choisi le chemin de la justice. Et qu’espéraient Katumbi et les autres dans ce duel à un «coup KO », c’est-à-dire à ce duel présidentiel à 1 tour, eux atteints du syndrome d’incapacité d’une union sacrée de l’opposition ? A présent, il n’y a pas 36 000 scénarios après cette sortie tonitruante de Katumbi.
soit c’est pour marquer le coup, c’est-à-dire ne pas accepter cette victoire de Tshisekedi et faire du bruit, une façon de ne pas céder si facilement. Un peu de raffut, ça fait toujours monter l’encéphalogramme politique, surtout dans ce pays-continent, et faire grimper aussi l’envergure de celui qui a endossé déjà la carrure d’opposant n°1.
soit ce sera une guérilla urbaine. Toute manif pour contester les résultats des élections étant interdite, soit donc Katumbi ignore cette ligne rouge et brave les forces de l’ordre, et ce sera encore deux camps qui vont se regarder en chiens de faïence. Zones de turbulences en perspective dans ce cas de figure pour la RD Congo ?
La REDACTION
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