Libération des élèves au Cameroun : Et après ?

Libération des élèves au Cameroun : Et après ?

Il n’y aura donc pas de «Bring back our boys and girls»* au Cameroun. Le traumatisme de Chibok ne hantera pas les parents d’élèves de Bamenda. Les 79 collégiens enlevés lundi 5 novembre à l’aube, dans l’enceinte de leur établissement presbytérien ont été retrouvés, ont annoncé les autorités camerounaises.

Les contours de cette libération restent flous puisque le modus operandi n’a pas été clairement explicité par le ministre porte-parole du gouvernement. L’on sait simplement pour l’instant que les ravisseurs ont été contraints d’abandonner leurs victimes, car le déploiement des forces de sécurité camerounaises ne leur offrait pas de marge de manœuvre pour passer entre les mailles du filet immensément et méthodiquement tendu.

On peut donc dire que les autorités camerounaises ont contribué d’une certaine manière à faire échec à cette opération tout de même audacieuse attribuée aux «Amba boys», les séparatistes camerounais sur qui les soupçons de Yaoundé sont tombés drus comme des éperviers sur une souris des champs. Et c’est tout à l’honneur de Paul Biya, qui a décerné un message aux Ambazoniens le jour de son investiture, soit la veille de la libération des otages.

Les parents de ces pauvres enfants n’en attendaient  pas moins. Et on ne s’imaginait pas ce que les ravisseurs voulaient faire de toute  cette «population» qu’ils avaient arrachée. Il y a des frissons qui parcourent rien qu’à y penser.

Mais la célébration de cette victoire doit être courte car tous les otages n’ont pas été libérés et leurs ravisseurs se promènent dans la nature avec eux, avec un dessein qu’il serait difficile de décrire pour le moment. L’objectif est de les retrouver le plus rapidement possible. Ensuite, il faudra travailler désormais à trouver une issue rapide, solide et définitive à cette crise qui n’a que trop duré.

Un pays en proie à la sécession est une proie vulnérable pour toutes sortes de charognes. A commencer par le virus du terrorisme qui s’essaie déjà les dents sur la chair du Cameroun à travers les dents acérées et venimeuses de Boko Haram. Cette plaie dans les régions où retentissent le tambour de la partition est une entrée béante dont pourraient profiter des ennemis certainement plus monstrueux que les séparatistes, dont les pratiques s’apparentent déjà à celles des terroristes. Le Mali perclus et sectionné est aujourd’hui présent pour témoigner.

Si Paul Biya avait besoin d’un justificatif pour servir de pilier à son mandat tout neuf et tout brillant de ses 75% de voix accordées, il en a servi sur un plateau. C’est maintenant qu’il faut prouver aux Camerounais qu’ils n’ont pas eu tort de faire du nouveau avec de l’ancien.

Ahmed BAMBARA

* En anglais, ramenez-nous nos enfants

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