Législatives et locales fixées au 29 avril au Togo : Belle manœuvre de Faure, l’opposition pugnace mais transie !

Législatives et locales fixées au 29 avril au Togo : Belle manœuvre de Faure, l’opposition pugnace mais transie !

 

 Changement de Constitution dans la nuit du 25 au 26 mars dernier, qui bascule le Togo de la 4e à la 5e République, en désaccord avec une opposition furibonde, et voilà que les autorités reportent les élections législatives et locales au 29 avril. Décision prise ce 9 avril en Conseil des ministres, qui ne prend pas de cours l’opposition, car elle savait qu’après la bronca de la première date du 20 avril 2024, le gouvernement en fixerait une autre. Ce changement de timing va coûter un peu cher, car les affiches et autres gadgets de campagne estampillés «20 avril» sont à présent caducs.

Des opposants qui crient à l’injustice politique, au forcing du parti présidentiel UNIR, et qui sont en train de fourbir leurs armes pour des manifestations de désapprobation.

Problème : ces marches sont interdites par le pouvoir car les demandes sont parvenues tard et encore elles seront proches de casernements militaires et de marchés, ce qui pourrait occasionner des débordements avec des conséquences regrettables. En plus, les autorités togolaises n’en veulent pas car, elles soupçonnent l’opposition de profiter de ces marches pour faire sortir élèves et étudiants, créant la chienlit.

Pas de quoi tiédir les ardeurs de ces opposants qui comptent sortir ce vendredi 12 et samedi 13 avril 2024 pour marcher, choix non anodins, c’est le week-end du début de la campagne électorale, donc une façon aussi de sonner le tocsin sur ces élections qu’ils disent biaisées, imposées et sans concertation, et surtout avec de nouvelles lois constitutionnelles qu’ils rejettent, car pour eux, le régime parlementaire est une manœuvre du pouvoir pour prolonger le bail du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, car la nouvelle Loi fondamentale remet les aiguilles à zéro et permet au président sortant de rempiler en 2025, l’année prochaine, à la présidentielle. Une présidentielle désormais arrimée au suffrage indirect. C’est au parti majoritaire à l’Assemblée nationale de le désigner. Et difficile de croire que dans 3 semaines, la machine UNIR ne gagnera pas ces législatives, même si le ministre Gilbert Bawara affirme que tout est possible, et encore impensable de croire que l’UNIR puisse désigner un autre président que Faure.

Un Faure Gnassingbé, il faut en convenir qui a, après presque 20 ans de règne, une connaissance topographique de sa classe politique, tel un capitaine de bateau, il mène constamment un travail de scrutation.

Face à une opposition instable, affaiblie depuis la disparition ou la retraite des Gilchrist Olympio, Me Yawo Agboyibor, Léopold Gninivi… Faure Gnassingbé est le maître des horloges au Togo.

«L’Obama» togolais Jean-Pierre Fabre, avec l’ANC n’arrive plus à agglomérer les autres opposants autour de lui et c’est au gré des regroupements politiques plus ou moins éphémères, que l’opposition penaude et transie va encore aller à ces législatives ou les boycotter ( ?!). Face à cette manœuvre magistrale de Faure !

Un parti tel le PDP de Innocent Kagbara (opposition) ira au scrutin apprend-t-on du côté de l’état-major de cette formation politique. Idem pour l’ANC de Jean-Pierre Fabre selon son porte-parole Eric Dupuy !

Les Togolais sont blasés, lassés par cette éternelle bipolarisation du landerneau politique et veulent en sortir, ils veulent surtout une amélioration de leur quotidien. Les sempiternelles crises électorales pré ou post ils en sont immunisés et la géopolitique sous-régionale les instruit. Une géopolitique dans laquelle Faure a su tirer ses marrons du feu, il peut parler à Goïta, IB et Tiani, et aux Ouattara et autres. Même si c’est vrai que 55 ans de Gnassigbisme, ça fait beaucoup. Mais comme aime encore à répondre le ministre Bawara : «c’est par les urnes !» !

La REDACTION

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