Lorsque le président algérien est sorti lors de son interview télévisuelle le 23 mars 2025 pour affirmer que son seul «point de repère» dans les différends anciens comme récents entre l’Algérie et la France est Emmanuel Macron, on a deviné une tentative de désamorcer une escalade diplomatique qui prenait des proportions dangereuses. Même si on a senti que l’autre bout de phrase «Macron ou le ministre des Affaires étrangères», ce bout de phrase était une pique contre le locataire de la Place Beauveau !
Mais durant cet entretien du maître du palais d’El Mouriadia, pas un mot sur l’écrivain franco-algérien, Boualem Sansal ! Et pourtant, le cas de ce désormais trublion de la plume vu d’Algérie, les affaires d’OQTF non-reconduits, les Algériens lésés par les essais nucléaires français… tous ces sujets qui fâchent empoisonnent les rapports Alger-Paris !
Mais, de tous ces sujets, le plus commenté dans les médias reste le cas de Boualem Sansal arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, jugé et condamné hier 27 mars à 5 ans de prison, alors que le procureur en avait requis 10.
Si ce n’est pas souffler le chaud et le froid, côté Alger, ça y ressemble, car d’aucuns avaient pensé qu’après cette interview du président Tebboune, la justice aurait la main légère, soit un non-lieu ou une condamnation avec sursis. C’était peut-être sans compter avec le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs lequel veut qu’une personne fut-ce-t-il un célèbre écrivain franco-Algérien accusé «d’atteinte à l’intégrité du territoire», à «la sûreté de l’Etat» et «stabilité des institutions» ne saurait échapper à une condamnation ! D’où la division à la poire en 2 de la peine requise, peine écourtée en personne par Boualem Sansal, qui était devant les juges.
Paris appelle en tout cas à une «solution transitoire rapide et digne». Est-ce un appel de pied à Tebboune pour gracier Boualem Sansal ? Et si grâce, il y aura ceci ne saurait attendre ! Le 5 juillet vu l’âge et l’état de santé de l’écrivain. Une grâce très liée à la «clairvoyance de son homologue» selon Macron. Une grâce avant le 5 juillet 2025, jour de la fête nationale ? Pourquoi pas !
La REDACTION
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