Le Sénégal dans le cénacle des producteurs de pétrole : Attention au bradage à l’encan et à…la malédiction !

Le Sénégal dans le cénacle des producteurs de pétrole : Attention au bradage à l’encan et à…la malédiction !

 

 

Après le Niger qui est devenu producteur du pétrole, c’est le tour du Sénégal de rentrer dans le cénacle très restreint des producteurs de l’or noir depuis hier 11 juin 2024, car la campagnie australienne Woodside Energy a commencé l’exploitation off shore du gisement de Sangomar aux larges des côtes sénégalaises.

C’est une information qui était connue, du moins la présence de ce pétrole off shore, et d’aucuns avancent même que les micmacs politico-judiciaires qui ont eu cours les derniers mois du mandat de Macky Sall, étaient liés à ce pétrole.

Ayant été la cheville ouvrière de la prospection et du lancement du site pétrolier et ceux gaziers, découverts en 2014-2015 (Grand Tortue, Teranga, Yakaar), Macky Sall voulait que les premiers barils et évidemment les premiers pétrodollars tombent sous son magistère. Le peuple sénégalais en a décidé autrement.

En tout cas, comme dirait le chanteur ivoirien JC Pluriel, 2024, «c’est l’année de son année» pour Bassirou Diomaye Faye (BDF) qui commence son bail avec un tel legs : 100 000 barils/jour pour le pétrole off shore de Sangomar, et 2,5 millions de tonnes de Gaz naturel liquéfié (GNL) par an avec 10 millions de tonnes en 2030 !

C’est forcément une manne qui va doper l’économie sénégalaise, mais pour cela, il faudra que les nouvelles autorités sachent bien ficeler les deals avec les exploitants qui sont des Occidentaux, alors que les narratifs aujourd’hui sous le régime PASTEF sont à la décolonisation. Avec un discours viscéralement anticolonial du tandem au pouvoir Faye-Sonko, il est évident que quelques frictions vont apparaître.

 

En effet, il n’est pas rare qu’un pays pétrolier, se fasse gruger pendant des décennies par des exploitants et in fine, se retrouve avec du pétrole et du gaz exploité, mais dont les populations n’en sentent ni la couleur, ni les retombées.

Il faut donc éviter les bradages à l’encan, car le plus offrant n’est pas toujours celui qui fera le bonheur des populations. En clair, ce pétrole et ce gaz ne doivent pas être la propriété d’une oligarchie qui se forme forcement lorsqu’il y a de telles royalties ! Eviter donc le piège des deals léonins avec les exploitants, scruter chaque virgule des contrats, contrôler en amont et en aval. Ces explorations sont des préambules qui devront figurer sur ces partenariats. Enfin, on ne le dira jamais assez le pétrole amène très souvent la tambouille, créée parfois à dessein ou parce que des margoulins tapis au sommet de l’Etat, s’engraissent sur la bête alors que le peuple trinque. Pas de routes, ni d’hôpitaux, chômage en hausse, alors que des

villas-palais vont pousser aux Almadies ou aux Parcelles Assainies ! Si ce n’est des comptes X dans des paradis fiscaux !

Du reste, le gouvernement sénégalais semble être sur cette ligne, puisqu’une renégociation des contrats avec les Britanniques de BP, les Américains de Kosmos Energy et  ça doit l’être avec l’australienne Woodside Energy qui a fait jaillir la première giclée hier 11 juin.

Ces précautions au vu de certains pays dans le passé (Tchad-Gabon) sont très importantes pour conjurer le spectre de ce qui est communément appelé la malédiction de l’or noir. Soit ça déclenche des guerres, soit les populations deviennent plus pauvres.

La REDACTION

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