Le Ghanéen Dramani chez le Burkinabè IB : Burkina Faso porte d’entrée du dégel AES-CEDEAO ?

Le Ghanéen Dramani chez le Burkinabè IB : Burkina Faso porte d’entrée du dégel AES-CEDEAO ?

La tornade John Dramani Mahama a clos son périple sahélien hier 10 mars 2025 à Ouagadougou au Burkina Faso après le Mali, le Niger. Cette dernière étape, n’a pas été choisie fortuitement, surtout au regard des objectifs de cette tournée présidentielle. C’est par Ouagadougou, que les atomes se sont accrochés entre AES et CEDEAO via les présidents John Dramani Mahama et IB, ce dernier ayant été le seul des 3 chefs d’Etat, à honorer l’invitation pour assister à l’investiture de Dramani le 7 janvier dernier. On l’aura constaté ce jour-là, « le courant est passé » entre les 2 hommes, à Accra, comme on le dit trivialement, et cela se confirmera d’ailleurs quelques jours après avec l’envoi d’un émissaire spécial ghanéen auprès de l’AES.

Dans la capitale burkinabè hier, tout comme à Bamako et à Niamey, c’est un président ami qui est venu voir ses 3 frères présidents militaires. Au Burkina, si on se réfère au communiqué de la Présidence du Faso, c’est un tour d’horizon de la coopération Ghana-Burkina, ( avec un renforcement de la coopération aérienne avec une désserte quotidienne Accra-Ouaga-Accra) la lutte contre le terrorisme, avec la menace sur les côtes de Guinée, mais le clou de la présence de Dramani à Ouaga (à Bamako et à Niamey) est de voir la possible réintégration de l’AES dans la CEDEAO. Le vocable « réintégration » a-t- il été employé dans le secret des tête-à-tête entre Dramani et les 3 chefs d’Etat de l’AES ?

Peut-être ! Peut-être pas. Mais si on s’en tient au communiqué final malien, rien, idem pour le Niger, tout juste, Dramani a-t- il laissé entendre qu’il a évoqué le délicat sujet avec Tiani.

Retrouvailles donc à Ouaga entre ce que les Burkinabè appellent le « Gansoaba » originel des Burkinabè, c’est-à-dire l’hôte des immigrés de l’ex Haute Volta. Avant de prendre le chemin de la Côte d’Ivoire (Ivory Coast), les migrants burkinabè dans les années 40-50 partaient au Ghana. De nombreux compatriotes sont qui des colonels dans l’armée ghanéenne, qui des notables bien installés au pays de Kwamé Nkrumah. Ça aide dans ce genre de mission. Mais si officiellement les médias relaient les propos du président Ouattara de Côte d’Ivoire « faisant confiance à Dramani » sur la question de l’AES, il s’agit moins d’une tentative de réintégration que de renouer le fil du dialogue au point mort entre certaines capitales, en l’occurrence Abidjan et Cotonou et les 3 de l’AES. Détendre un contexte constipé et créer le dégel diplomatique marche- pied vers une persuasion de retourner dans la CEDEAO voila la mission de Dramani. Nous l’avons déjà dit,  c’est une mission de contorsion, de confiance, de management des susceptibilités et de lecture pragmatique de la géopolitique sous régionale et internationale. Dramani les a peu ou prou. Mais de son protocole, son approche (jusque-là sans faute) dépendra disons ce rabibochage AES-CEDEAO et plus tard, on verra la qualité de la cohabitation et des actions communes ! Pour le moment, c’est un Dramani funambule, sur un fil qui évolue, et qui sait que 2 de ses devanciers, le Togolais Faure et le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye ont fait chou blanc. S’il réussit à ce que Alassane Ouattara et Patrice Talon reprennent langue avec Goïta-Tiani et IB, c’est déjà une petite victoire d’étape, car au-delà de la CEDEAO, ce sont des présidents qui se regardent de travers.

La rédaction

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