Gildas Agonkan, ambassadeur du Bénin au Niger, doit un peu se mordre les doigts à moins qu’il estime jusqu’au bout, qu’il n’est pas sorti des clous de la diplomatie. Au commencement, un acte de contrition dans la localité de Gaya au cours d’une remise de diplômes, contrition par rapport aux «tensions entre les deux pays».
Dans la foulée, rappel à Cotonou du diplomate pour explications ou plutôt pour lui remonter les bretelles ou plutôt pour le limoger, pour cette conduite jugée par Cotonou, inconvenante. «Mon pays, le Bénin, par la force des choses, a connu des difficultés avec le Niger. Je voudrais d’abord, au nom de tous les Béninois, au nom des autorités du Bénin, demander pardon au peuple nigérien». Devenue virale sur la Toile, cette sortie de Gildas Agonkan, a déplu aux autorités béninoises, ou exactement, le vocable «pardon» a déplu sûrement jusqu’au palais de la Marina, car sans doute, si Shegun Bakaré, le ministre des Affaires étrangères, après avoir entendu le diplomate l’a révoqué, c’est avec le feu vert du chef de l’Etat, Patrice Talon. Le dossier Bénin-Niger étant très sensible, malgré l’apparente accalmie, et le faux armistice observé depuis des semaines.
Sans doute, la fermeture des frontières à Manlaville, l’histoire des 3 Nigériens arrêtés à Cotonou, bref le dossier des hydrocarbures, Niamey-Port Sèmè-Kpodji, tout ceci n’est pas encore apuré, et entendre un diplomate béninois battre sa coulpe, ou plutôt celle de son pays au Niger, c’est inadmissible vu de l’ex-quartier latin.
Il faut convenir que si le diplomate a voulu bien faire, il aurait fallu qu’il ait le feu vert de sa hiérarchie, un ambassadeur, c’est «le président » qui représente son pays dans un autre. Et la politique extérieure relève généralement du chef de l’Etat qui en fixe les contours.
Oui, excellence ambassadeur Gildas Agonkan, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Peut-être et sans doute, que vous avez voulu bien faire, contribuer à calmer le jeu entre vos 2 pays. Mais, un tel dossier brûlant est délicat et il faut s’assurer de ses arrières.
Ceci étant, la révocation du diplomate Agonkan est la dernière péripétie d’un feuilleton de mésententes entre le Bénin et le Niger. De part et d’autre, on n’a pas encore digéré, ou très exactement les relations sont loin d’être au beau fixe Bénin-Niger. La preuve par le congédiement de cet ambassadeur. A quand un tête-à-tête Talon-Tiani pour évacuer ce dossier dans lequel aucun n’a rien à gagner ?
La REDACTION
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