La gonarthrose ou arthrose du genou : Une maladie handicapante  et invalidante

La gonarthrose ou arthrose du genou : Une maladie handicapante  et invalidante

Grâce à eux l’on arrive à se tenir debout, à se déplacer et à exécuter plusieurs exercices. Les genoux, puis qu’il s’agit d’eux jouent donc un rôle fondamental, si fait que lorsqu’ils sont malades cela a un important retentissement sur la qualité de vie des patients, désormais limités dans leurs activités. Selon le Dr Wendlassida Joëlle Stéphanie Zabsonré/Tiendrébéogo, rhumatologue au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B), la gonarthrose, principale maladie du genou se manifeste par des douleurs lors des efforts. Ces facteurs de risque, son impact, en passant par le traitement, etc. la spécialiste s’est largement prêtée  à nos questions.

Qu’est-ce que la gonarthrose ?

La gonarthrose est l’arthrose du genou ; l’arthrose étant une maladie de l’articulation en rapport avec une usure du cartilage.

Comment se manifeste-t-elle ?

Elle se manifeste par des douleurs au niveau du genou qui surviennent lors des efforts et des activités c’est-à-dire lorsqu’on met l’articulation en charge (la marche, la station debout). A côté de ces douleurs appelées douleurs mécaniques, il peut y avoir des gonflements par moments. Le genou peut être après instable. Ce qui fait qu’on peut avoir une instabilité quand on marche.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les facteurs de risque sont repartis en deux grands groupes que sont : les facteurs généraux et les facteurs locaux.

Les facteurs généraux : à ce niveau nous avons d’abord l’hérédité qui est  le fait d’avoir des antécédents dans votre  famille. Quelqu’un qui a déjà  cette maladie  vous prédispose plus que celui qui n’a pas dans sa famille une personne atteinte de gonarthrose. Ensuite l’âge : le nombre de  cas d’arthrose augmente avec l’âge et même l’âge en lui seul ne suffit pas.  La féminité : les femmes font plus d’arthrose du genou que les hommes et cela s’explique. En effet, cette situation est liée au bassin qui fait que l’axe du corps ne descend pas de la même manière sur les deux côtés au niveau des plateaux tibiaux (articulation du genou) mais aussi les hormones notamment les œstrogènes. L’un des principaux facteurs généraux  sur lequel on peut avoir un impact est l’obésité. L’excès de poids pèse beaucoup sur les genoux. Et c’est ce qui se passe au niveau du genou : le cartilage s’use, ensuite l’os et il s’en suit les complications.

A côté de ces facteurs généraux, il y a ce qu’on appelle les facteurs locaux. Ils concernent la forme du genou. (Le fait d’avoir des genoux en X ou en O arqués). Ceux qui ont ces genres de genoux sont susceptibles de faire la gonarthrose que ceux qui ont des genoux droits. Le fait d’avoir subi une intervention, certaines maladies qui ont provoqué une inflammation au niveau du genou, les traumatismes répétés, les sports intenses. D’ailleurs, les grands sportifs ont tendance à faire plus d’arthrose car ils sollicitent beaucoup leur articulation du genou.

Comment se fait le diagnostic de la gonarthrose ?

Il se fait à la fois sur la base des éléments cliniques à savoir l’interrogatoire concernant  le caractère de la             douleur et confirmé par la radiographie des genoux qui montre des signes d’une diminution du cartilage et d’une souffrance de l’os qui est en dessous du cartilage.

Peut-on la prévenir ?

On peut prévenir la gonarthrose en jouant sur les facteurs de risque : éviter de prendre du poids en ayant une alimentation équilibrée riche en fibre et pauvre en graisse et en sucre, et en faisant de l’activité physique qui est très importante. Pour les grands sportifs, le sport devrait être adapté à l’âge et avec l’âge, modérer l’activité sportive.

Comment traite-t-on cette maladie ?

Pour ce qui est du traitement, il y a ce qu’on appelle  l’éducation thérapeutique pour que le patient et son entourage comprennent la maladie. Dans l’éducation thérapeutique quand il s’agit de perdre du poids les patients doivent travailler à perdre effectivement du poids. Et concernant l’économie articulaire, il est déconseillé pour quelqu’un qui souffre de gonarthrose de marcher sur un terrain accidenté.

Ensuite, nous avons  les médicaments contre la douleur et ceux qui aideraient le cartilage mais l’effet est lent. Le traitement peut être local par des médicaments à application locale ou des médicaments qu’on peut injecter dans le genou quand il est trop gonflé et trop douloureux ou pour essayer de ‘’lubrifier’’. Il s’agit de médicaments antiinflammatoires ou de liquide articulaire artificiel injecté dans le genou dans le but d’améliorer la qualité ou la quantité. Il y a également les traitements physiques (rééducation). Enfin le traitement chirurgical. Il intervient quand l’arthrose est très évoluée et très invalidante et parfois il faut aller jusqu’à la chirurgie en remplaçant carrément l’articulation avec une prise en charge par les chirurgiens orthopédistes.

Peut-on en guérir ?

On n’en guérit pas. Les différents traitements que nous administrons n’ont pas pour prétention de ramener l’articulation  comme à son état de départ  mais on peut éviter que la maladie  ne progresse. Mais quand la maladie est  très évoluée on procède à un remplacement de l’articulation.

Quid de la prévalence de cette maladie chronique ?

Les pathologies mécaniques et dégénératives (le grand groupe des arthroses) représentent le principal motif de consultation en rhumatologie. Et dans ce grand groupe, l’arthrose du genou ou la gonarthrose  vient en deuxième position après l’arthrose du dos (l’arthrose lombaire) soit 16% des patients vus en consultation de rhumatologie.

Quel peut être l’impact de la gonarthrose sur la vie d’un patient ?

La gonarthrose  d’une manière générale ne tue pas mais  elle est handicapante et invalidante.  Elle  a donc un important retentissement sur la qualité de vie des patients car celui ou celle qui n’arrive plus à marcher est limité dans ses activités. Et avec une mobilité réduite ces derniers ne pourront plus faire ce qu’ils   faisaient avant.

Quelles sont vos principales difficultés ?

Comme c’est une maladie chronique nous avons du mal au niveau du suivi avec certains patients qui se découragent compte tenu du traitement qui est long. Dans notre contexte aussi avec l’obésité comme principal facteur de risque, nous n’arrivons pas à faire perdre du poids aux patients surtout les femmes, peut être du fait de certaines considérations culturelles.

 

Boureima SAWADOGO

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