A partir de ce 29 avril 2024, il n’y aura plus de présidentielle dans l’ex-Suisse d’Afrique, le Togo, car la nouvelle Constitution qui doit incessamment être promulguée par le président Faure Gnassingbé et plébiscitée le 19 avril dernier par les députés, cette Constitution instaurera désormais le suffrage indirect, c’est-à-dire que les députés majoritaires à l’hémicycle désigneront le président du Conseil des ministres, un hyper-premier ministre fort, qui aura tous les pouvoirs de l’Exécutif. Le président de la République sera réduit à un poste honorifique, sans véritables prérogatives réelles !
Exit le suffrage universel direct, et ce président issu du parlement, fait choir le Togo dans la 5e République avec un régime parlementaire, certes, mais avec une sorte de chef de gouvernement très très fort doté d’un bail de 4 ans, renouvelable. Ce lundi 29 avril 2024, les électeurs qui feront froufrouter les isoloirs accompliront donc un acte historique, querellé, certes, mais historique tout de même. La controverse ou plutôt, la contestation venant de l’opposition est liée au fait que les Nathanaël Olympio, Jean-Pierre Fabre, Brigitte Adagnahée et Cie, la galaxie anti-pouvoir, y voit une manœuvre pour l’actuel chef de l’Etat de ne pas partir, au terme quasiment de 20 ans au compteur en 2025. Le pouvoir s’en défend, en disant qu’il s’agit d’instaurer une gouvernance concertée, et mettre fin à une bipolarisation politique qui perdure dans le pays. Et encore, qui sait ce que réserveront le doux cliquetis des bulletins de vote ce 29 avril ? Qui sait si l’opposition ne sortira pas vainqueur ?
C’est à ce niveau que ces législatives et régionales revêtent leur historialité. Car l’opposition pourrait la transformer en référendum, et mettre en pièces le dessein du pouvoir si tant est que c’est une pérennisation de ce dernier qui est le but de ces législatives. Mais en même temps aussi pour le pouvoir en place, c’est une présidentielle qui ne dit pas son nom, parce que désormais, selon la Loi gravée dans le marbre de la Nouvelle constitution, le pouvoir de l’Exécutif appartient au législatif, puisque c’est lui qui désigne le grand patron du Togo, investi de l’impérium suprême !
Peu de noms circulent sur l’identité de ce futur premier ministre très fort avec des pouvoirs étendus. On susurre que si l’UNIR sort vainqueur, ce que beaucoup de connaisseurs du marigot togolais n’en doutent pas, si l’UNIR s’impose au parlement, ça pourrait être une femme, qui aura ce rôle surtout que l’actuel gouvernement est très genré, avec une première ministre. Mais, pour la plupart des analystes, il ne faut pas se tromper, après Faure, ce sera Faure, qui descendra de la présidence, pour étrenner une autre présidence avec changement de nom. Il pourrait même alors choisir d’amadouer l’opposition en lui proposant alors le poste de présidente qui inaugurera les chrysanthèmes.
On le constate donc tous les scénarios trottent dans les têtes, et nul ne peut dire avec certitude ce qui se passera, à commencer par ces votes du 29 avril 2024. Ce sont les résultats de ce scrutin qui éclaireront toutes les grilles de lecture de la future trajectoire politique du Togo l
La REDACTION
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