S’achemine-t-on vers des législatives au Sénégal, prévues dans 2 mois, sans les têtes de proue de l’opposition agglomérée dans Yewwi Asken Wi ? La question trotte dans les esprits depuis que le ministère de l’Intérieur a opposé une fin de non-recevoir à la liste des titulaires au scrutin proportionnel sur les Nationales, différentes des listes à la majorité départementale.
Sur le total des 53 de la proportionnelle, celle de Yewwi Asken Wi infirmée figurent notamment Ousmane Sonko, tête de liste avec d’autres ténors comme Malick Gakou, Déthié Fall et autre Cheick Tidiane Youm. Peut-être qu’on aurait rien trouvé à redire si l’invalidation avait respecté le parallélisme des formes, car à l’inverse, Benno Bokk Yakaar a vu aussi sa liste biffée, mais l’oukase concerne les suppléants !
Donc, sur la liste du parti au pouvoir, ce sont les seconds qui sont frappés d’inéligibilité temporaire, alors que chez l’opposition, il y a même un présidentiable en l’occurrence, le patron du Pastef Ousmane Sonko.
L’argument avancé par le ministère de l’interieur (liste incomplète) où l’investiture d’une même personne en tant que titulaire et suppléant tient peut-être sauf qu’il touche l’opposition, et surtout à sa tête. Du coup, Ousmane Sonko et Cie, qui sont tombés sous le coup de cet arrêté ministériel devront être remplacés. En même temps aussi on ne peut pas ne pas percevoir la main du pouvoir derrière cette mise à l’écart momentané en attendant la décision du Conseil constitutionnel.
«Parti pris», «forfaiture», «provocation inacceptable» peste-t-on du côté de Yewwi Asken Wi, qui promet «une riposte énergique», et dès ce vendredi. Sous quelle forme ? Une marche ? Un meeting ? Une conférence de presse ?
Ce qui est certain, c’est que le pouvoir sénégalais laisse croire qu’il fait tout pour limiter la percée de l’opposition. On l’a vu aux municipales, avec le réveil de l’affaire Dias, on a vu les micmacs concoctés pour gêner une opposition dont des noms comme Khalifa Sall, Ousmane Sonko et Barthélémy Dias qui ont étrenné des mairies de tels noms dérangent Benno Bokk Yakaar, et c’est de bonne guerre que la galaxie yakaariste tente de limiter la casse. Car avec des municipales en demi-teinte, Benno reste majoritaire, mais l’opposition a percé dans des communes qui comptent tel Dakar, Ziguinchor, et si à ces législatives, Yewwi Asken Wi grappille encore des postes de députés, la prochaine présidentielle se compliquera davantage pour Benno. Déjà que certains disent que même avec l’existant actuel des nuages s’amoncellent sur les partisans de Macky et selon d’aucuns, avec ou sans l’actuel président, la plateforme Benno va perdante à cette écheance cruciale 2023.
La REDACTION


COMMENTAIRES