Incompatibilité du «Naam» avec la politique

Incompatibilité du «Naam» avec la politique

 

Ainsi donc, la chefferie traditionnelle fera désormais l’objet d’une législation encadrée par une loi dont le projet a été adopté au Conseil des ministres du 12 février 2025. Rassembleurs, personnalités morales et iconiques de la paix. L’une des plus vieilles institutions du Burkina verra ses membres avoir leur rôle clairement défini par le corpus législatif, et intégré dans «l’ordonnancement juridique du pays».

La valeur de cette chefferie coutumière sera rehaussée, afin qu’elle puisse être l’acteur de l’avènement de la paix pérenne au Faso. Quelques points de ce projet de loi retiennent l’attention :

1)          La dévolution du «naam» suivra des règles bien arrêtées par l’Administration. C’est dire que tout chercheur de ce pouvoir, les candidats à cette chefferie traditionnelle devront se conformer à certaines règles codifiées. On attend de voir lesquelles, et le détail de ces conditions pour accéder au trône traditionnel.

2)          Plus question d’auto-proclamation : de nos jours, les dyarchies de chefferie sont nombreuses dans les localités, créant de soucis aux populations écartelées entre 2 pouvoirs, et même l’Administration est gênée et ne sait pas à qui s’adresser à certaines circonstances. Ici aussi, on attend de voir comment régler ce genre de problème.

3)          La chefferie traditionnelle n’aura pas d’émoluments selon cette loi en gestation. Les chefs traditionnels ne seront pas payés.

4)          Enfin, là où on attend de voir les clauses de la loi, c’est l’incompatibilité pour un chef traditionnel de faire la politique. Ou si à condition de se défaire de son «naam».

C’est véritablement une révolution des us et coutumes qui ont cours depuis des décennies, qu’on veut instaurer chez ces chefs, dont certains étaient les grands militants de partis politiques, et même élus députés ou maires. Quasiment, toutes les formations politiques comptent sur ces «bonnets rouges» éligibles et surtout grands électeurs, car l’influence, et la probité morale de certains font qu’une consigne de vote suffit souvent à oindre un candidat par le suffrage universel. Fini derrière le chef traditionnel d’où affleure l’homme politique. Il faudra laisser tomber le bonnet avant de descendre dans l’arène. Vivement qu’on connaisse  les articles de cette Loi qui sera lue sous toutes les sutures !

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