Guinée : Un arbre à palabre au forceps:  convaincant pour la CEDEAO ?

Guinée : Un arbre à palabre au forceps:  convaincant pour la CEDEAO ?

Ouvert ce lundi 27 juin à Conakry sous la houlette du premier ministre Mohamed Beavogui, le dialogue politique initié par le CNRD, a refermé ses portes, renvoyant les participants à leurs mandants, et retour le 1er juillet.

Mais pour ce qui est des participants, tous n’étaient pas là. Et même ceux qui ont répondu présent ont posé des prérequis pour la poursuite de cet arbre à palabre au forceps.

Ainsi, le héraut anti-3e mandat, le FNDC, par le truchement de son porte-parole Mamadou Bah, a insisté sur la formalisation d’un cadre permanant de dialogue qui épouserait l’esprit et la lettre de la Charte de la Transition du CNRD. En clair, il faut désigner un médiateur désigné par la Communauté internationale qui arbitrerait ce dialogue entre les fils et filles de la Guinée, et ensuite voir le respect des droits de l’homme.

Quant à l’ANAD, le conglomérat qui gravite autour de Cellou Dalein Diallo et l’aile politique du FNDC, ils n’ont pas aussi pratiqué la politique de la chaise vide, mais sont dubitatifs quant à la suite de ce dialogue.

Le RPG de l’ancien président a carrément été aux abonnés absents, car plusieurs de ses caciques sont dans les donjons de la junte, dont Kassory Fofana ex-premier ministre du président déchu, et qui devait diriger le RPG.

Dans une telle atmosphère, ce qui devait être des retrouvailles pour parler du timing de la Transition, des modalités du processus électoral, de la réconciliation des 2 Guinées… tout cela est en pointillé, et ce ne sont pas ces 4 ou 5 jours de réflexions, avant de se retrouver qui changeront les choses.

Comment peut-on d’ailleurs dialoguer, quand toute activité politique est interdite par les militaires putschistes ? Comment se parler quand il y a une ostracisation des opposants, dont les leaders (Cellou et Sidya) ont fui le pays ?

Quelle transition veut le CNRD, quand il décrète que durant les 36 mois, il y a que la seule volonté du prince qui prime, mettant les politiciens dans un angle mort ?

A la vérité, en Guinée, on ne sait toujours pas ce que veulent les militaires qui se sont emparés du pouvoir. Si au début, ils ont été les sauveurs des affres du 3e mandat, leur cote s’érode de jour en jour et il faudra que le lieutenant-colonel Doumbouya marque un signal fort, car même une reprise de ce dialogue le 1er juillet, sans un certain préalable, ne convaincra pas la CEDEAO, dont les chefs d’Etat se réuniront 48 heures après pour les 3 casse-têtes de la zone. Il faudra des actes structurants allant dans le sens d’élections libres et d’une réconciliation véritable, seuls gages d’une Guinée is Back !

La REDACTION

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