«Le mouvement tigréen du TPLF a 72 heures pour déposer les armes et signer sa réédition», avait lancé le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, le dimanche passé !
Réponse du président du Tigré et chef du TPLF, Debretsion Gebremichael : «Abiy Ahmed ne comprend pas qui nous sommes… Un peuple de principes et prêt à mourir pour défendre notre droit et notre région».
Alors donc que toutes les médiations semblent avoir foiré comme celles tentées par le n°1 ougandais Yoweri Museveni, l’Union africaine (UA) via les ex-présidents mozambicain, Joachim Chissano, libérienne, Ellen Johnson Sirleaf et Sud-africain, Kgalema Motlanthe, les USA et la France qui soutiennent l’initiative de l’UA alors que tous ces pompiers s’activent pour éteindre le brûlot tigréen, la bataille fait rage, et à bas bruit d’autant qu’elle se déroule à huis-clos, embrumée, par la guerre des communiqués de part et d’autre, et par le fait que le Tigré qui était déjà une région coupée du monde, l’est encore davantage avec cette tambouille meurtrière.
Alors que les principaux verrous de Mekele ont cédé sous les salives de l’armée fédérale éthiopienne, la marche martiale se poursuit notamment sur Alamata au Sud, et surtout Mehoni à 125 km au Sud et Edaga Hamus à 100 km au Nord de Mekele, dernières capitonnades avant donc la capitale du TPLF.
C’est certain, le Prix Nobel a décidé de mettre momentanément entre parenthèse ses lauriers suédois, pour casser du Tigréen, accusé de bravades contre l’autorité centrale, un TPLF, qui semble décidé à vendre chèrement sa peau.
En l’absence de chiffres, et de données avérés et fiables, on ne peut se fier qu’aux bribes d’infos coltinées çà et là. Infrastructures tigréennes détruites, roquettes tombées dans plusieurs localités du Tigré, dont certaines sur l’aéroport d’Asmara, dans l’Erythrée voisine… mais aussi selon le Tigré, plusieurs bérézina éthiopiennes sur 3 fronts infligées par les combattants tigréens. Quelle est la part du vrai et du faux ? On ne le sait pas trop. Toujours est-il que face à ces 2 positions irrémédiablement opposées (Ethiopie-Tigré) et à l’enlisement dans les différentes médiations, l’escalade est sûre. Car de 2 choses l’une, soit le Tigré est effectivement dans une posture obsidionale, c’est-à-dire d’encerclement auquel cas, cela risque d’être un coucher de soleil pour le TPLF, soit Addis-Abeba fait dans la surenchère guerrière, et dans ce cas, il faut s’attendre à de la résistance.
Dans ces 2 scénarios, la bataille de Mekele aura bel et bien lieu, et nul ne sait combien de populations civiles en seront victimes, et combien viendront grossir les rangs des 400 000 réfugiés éthiopiens, qui ont posé leurs pauvres pénates au Soudan, exil aléatoire s’il en est puisque ce pays, qui vit sous Transition, croule déjà sous d’innombrables problèmes domestiques.
La corne de l’Afrique s’est enflammée, il faut s’attendre à des conséquences incommensurables dans la sous-région. A moins d’une hypothétique paix des braves !
Sam Chris
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