«Mon protocole me dit que vous êtes déçus, mais ce sera la prochaine fois», ces phrases d’Alassane Ouattara, hier après son Discours sur la situation de la Nation (DSN) devant les 2 chambres réunies en congrès, ce verbatim éclipse tous les autres propos prononcés par le chef de l’Etat ivoirien, durant les 1 heure de son speech de ce mardi 18 juin 2024 !
Et pourtant, ce n’est pas qu’il n’a pas évoqué des sujets qui intéressent les Ivoiriens, loin s’en faut ! Le taux de croissance est de 7%, pas mal dans cette sous-région atteinte par la sinistrose économique du fait de l’environnement sécuritaire et des micmacs politiques.
L’indice de sécurité est passé de 6,8 en 2012 à 1,2 en janvier 2024, c’est celui des grandes agglomérations du monde. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) verront leurs capacités opérationnelles musclées davantage, à juste raison, car bien que le terrorisme frappe au Sahel, il lèche aussi les côtes des pays du Golfe, comme l’attaque de Grand-Bassam le 13 mars 2016, ou de Kafolo le 11 juin 2020. Les Infrastructures ivoiriennes font que Ouattara est en passe de chausser les chaussures d’un second Houphouët, l’éducation, l’autonomisation des femmes, la politique agricole, l’insertion des jeunes… ce sont autant de chantiers sur lesquels, Ouattara a ajouté de la terre à la terre, et le président ivoirien n’est jamais autant à l’aise que lorsqu’on parle économie et développement, car sur ce plan, on peut ne pas l’aimer, mais reconnaître que depuis son accession, le pays a fait un bond prodigieux en la matière. Sur ce point, il habite totalement la fonction présidentielle !
Mais c’est loin de ce que les 348 parlementaires présents sur les 352, c’est loin de ce que ceux-ci voulaient entendre, car c’est surtout l’avenir politique de Ouattara qui intéressait les élus du Sénat et de l’Assemblée nationale et même de ses compatriotes. Ouattara est-il candidat oui ou non en 2025 ? C’est la question qui turlupine les esprits actuellement.
Evidemment, les ouailles du RHDP, les partisans et amis ont déjà donné le ton objurguant Ouattara à être candidat pour un 4e mandat, c’est-à-dire 2025-2030. Mais lui-même ne s’est pas encore prononcé, cultivant un mystère lequel chaque jour n’en est plus un.
Avec ce 4e discours devant le congrès, prestation qui ressemble à s’y méprendre à un discours light de programme politique, ou celui d’un candidat à une élection, on peut affirmer que le sortant est déjà en pôle position à 50%. C’est Ouattara ou l’ontologie du faux suspense, et on peut parier que la «prochaine fois» devant ce même congrès, il va officialiser cette tentation de 4e bail.
La REDACTION
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