Le président Alassane Ouattara a, à travers le Conseil national de sécurité, accordé, le jeudi 22 février dernier, la grâce présidentielle à 51 détenus, dont des proches de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Cette décision, bien que saluée comme un signe de décrispation sociale, soulève des questions sur la réconciliation politique en Côte d’Ivoire.
Certes, cette grâce présidentielle est perçue comme un gage de bonne volonté de la part du président Ouattara s’inscrivant dans une démarche de réconciliation nationale, un sujet au cœur des préoccupations du peuple ivoirien. Mais, il faut le relever, si la grâce présidentielle permet aux bénéficiaires de retrouver leur liberté, elle ne leur rend pas pour autant leurs droits civiques. Ainsi, Laurent Gbagbo, bien que libéré, n’est pas éligible pour les prochaines élections. De même, Guillaume Soro, toujours en exil, ne peut pas non plus se présenter. C’est un équilibre subtil entre justice et réconciliation. Cela dit, pourquoi pas une amnistie générale ?
Comme on le sait, contrairement à la grâce présidentielle, l’amnistie générale aurait permis d’effacer les condamnations et de rétablir pleinement les droits civiques des bénéficiaires. Cependant, elle pourrait être perçue comme une prime à l’impunité. Le président Ouattara a donc opté pour une approche plus mesurée, peut-être pour éviter d’envoyer un message qui pourrait être interprété comme une tolérance pour les actes commis pendant les crises politiques passées.
Toujours est-il que la réconciliation nationale est un enjeu majeur pour la Côte d’Ivoire. Le pays a besoin de tourner la page des crises politiques qui ont marqué son histoire récente. La grâce présidentielle est un pas dans cette direction, mais elle ne suffit pas à elle seule pour résoudre toutes les tensions. Il est nécessaire de mettre en place d’autres mesures pour favoriser le dialogue, l’apaisement et la cohésion sociale. Tout compte fait, la grâce présidentielle accordée par le président Ouattara est un signe positif pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. Cependant, le chemin vers une réconciliation complète est encore long et nécessite la participation de tous les acteurs politiques et sociaux du pays. C’est dire que la Côte d’Ivoire doit continuer à naviguer avec prudence entre justice et apaisement pour construire un avenir harmonieux pour tous ses citoyens.
La REDACTION
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