N’Djamena, ce 2 octobre 2024 : irruption dans la salle où Reed Brody devait tenir une conférence sur invitation de l’ambassade des USA, retrait de son passeport, embarquement de l’intéressé et interrogatoire durant 2 heures selon Reed Brody suivi de son expulsion.
C’est ce qu’a vécu le célèbre avocat américain, ce 2 octobre au Tchad. «On ne m’a pas maltraité, mais c’est la première fois que je suis expulsé d’un pays». Depuis hier, il y a une éclaircie sur cet incident, qui serait lié à … Hissène Habré ! Même si officiellement, rien n’a filtré.
Eh oui ! Ayant passé des années avec Clément Abeytoufa à pourchasser le dictateur tchadien, et finalement à avoir gain de cause, avec le procès de ce dernier. Reed Brody était à N’Djamena pour présenter son ouvrage sur le processus de traque des dictateurs. Mais surtout pour s’enquérir de l’état d’avancement de l’indemnisation des victimes du «Pol Pot» tchadien. Des parents de victimes qui ont mis 25 ans avec l’aide justement de Reed Brody pour contraindre Habré à se faire juger par les cours ad hoc de Dakar.
Y a-t-il un problème sur ces indemnisations ? On parle de 10% d’indemnisation. Et le reste ? Hissène Habré n’est plus de ce monde, alors pourquoi cette frilosité des autorités tchadiennes ?
Autre motif qui pourrait justifier cette expulsion, c’est la question du rapatriement de la dépouille de Habré qui repose au Sénégal et la réhabilitation de sa mémoire. Une question qui divise et craignait-on que Reed Brody ne se prononce sur ce problème ?
Cette expulsion quoiqu’on dise montre que malgré le procès, l’affaire Hissène Habré reste prégnante au Tchad, et c’est peut-être la réplique outre-tombe de celui qui semble avoir toujours des ressorts au pays, même mort. N’oublions pas que le maréchal Idriss Deby était le com’chef de Habré et que le Tchad est dirigé actuellement par son fils, le général Mahamat Deby !
La rédaction
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