Echauffourées Police-manifestants de l’opposition à Kinshasa : La «Gâchette de l’Afrique» commence à pétarader

Echauffourées Police-manifestants de l’opposition à Kinshasa : La «Gâchette de l’Afrique» commence à pétarader

Hier 27 décembre 2023, il fallait s’y attendre à ces scènes souvent si familières sous nos frimas africains : les violences consécutives aux manifestations postélectorales.

Annoncée à grand coup de conférence de presse, la manifestation du collectif de l’opposition agglomérée autour de Martin Fayulu, avec 4 autres, cette manif était attendue de pied ferme par les sécurocrates du gouvernement. Parce que interdite, la veille par la bouche même du ministre de l’Intérieur, Patrick Kazadi et confirmé par le gouverneur de la capitale, Gentiny Mbaka Ngobila, on ne pouvait qu’observer des jets de lacry, grenades assourdissantes et, des courses poursuites. Cas au QG du parti ECIDE où une centaine de manifestants ont été dispersés sur le coup de 12 heures. Des arrestations ont même été opérées dans le siège de cette formation de l’opposition. Pendant quelques heures, certains quartiers comme le Boulevard du Triomphe ou celui du 30-juin étaient en quasi-état de siège bouclés par la police dont le patron a fait une piqure de rappel aux éventuels manifestants qui contestent le processus électoral et ses resultats à venir : c’est interdit et quiconque s’y essayera, subira les dures rigueurs de la Loi.

In fine, on peut dire que l’orage prévu par l’opposition s’est terminé hier en crachin, mais c’est un tour de chauffe si infime soit-il qui a eu lieu ce 27 décembre 2023.

En effet, cette petite bravade à l’égard des autorités, donne un aperçu de ce qu’il en sera lorsque la CENI exécrée par cette même opposition publiera les résultats globaux provisoires. Et tous les ingrédients sont réunis pour que la défiance soit tentée.

D’abord, il y a un Martin Fayulu, qui n’a toujours pas digéré, ce qu’il considère comme un coup de Jarnac, lors de la dernière présidentielle de 2018, qu’il considère être le gagneur. Donc, air de revanche. Ensuite, il y a Moïse Katumbi, «congolisé» et chaque fois marginalisé à la dernière minute, viennent les déçus du pouvoir, et les caciques du régime Kabila Junior, tout ce monde veut en découdre avec «Fatchi» (Félix Tshisekedi). Au sein du pouvoir, on a aussi des faucons en place, qui ne tendent pas l’autre joue. Pire, ils sévissent à la moindre peccadille.

Ainsi, gravitent autour du président, Vital Kamérhé qui revient de loin (ayant tâté de la prison) et qui retrouve un fauteuil douillet de ministre de l’Economie nationale. C’est un homme rusé, un vieux briscard, qui a connu l’opposition aussi, mais qui n’hésitera pas à dire de mâter toute manif.

Dans cette short list, il y a évidemment Jean-Pierre Bemba, lui dont le pédigrée de bagarreur, et de guerrier est notoirement reconnu. Il avait fait le coup de feu contre Kabila fils en 2006, lorsqu’il avait été défait dans les urnes. Actuellement, son discours de campagne, où il insiste sur la «Congolité» en dit long sur  ses ressentiments envers l’opposition. C’est dire que ce 27 décembre, la «gâchette de l’Afrique» comme l’appelait Frantz Fanon, s’est mis un peu à pétarader. Seraient-ce de petites détonations, en attendant de véritables salves ? La publication des résultats nous situera .

La REDACTION

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