Ainsi donc, 1 semaine avant la désignation d’Amadou Gon Coulibaly (AGC) c’était le 6 mars 2020 comme le cornac du RHDP à la présidentielle et 4 mois avant le décès de ce dernier, Daniel Kablan Duncan (DKD) avait déposé sa lettre de démission, le 27 février, refusée par Ouattara, qui jouera au maître du temps, avant de concéder ce départ le 7 juillet dernier, et officialisé, le 12 juillet courant par l’encore secrétaire général de la présidence, Patrick Achi.
Un divorce pas chahuté, ni querellé à la Soro, mais qu’on devine derrière les lignes du communiqué lu sur le perron de la présidence, une dureté de la séparation, des ressentiments cachés, mais comme DKD n’est pas un va-t-en-guerre, il n’a ni le tempérament, ni le temps pour ça les apparences sont sauves. Mais à ce qu’on dit, les termes du communiqué initial avaient éludé la vraie date de départ voulue par le désormais ex-vice-président, et c’est sur insistance du démissionnaire qu’on n’a pas biffé ces mentions utiles.
Mais ayant recouvré sa liberté de parole, il s’en est déjà expliqué un peu sur ce tablier rendu.
Il va revitaliser le courant PDCI-Renaissance qu’il avait créé, qui devra être «un liant entre tous les Ivoiriens» dans la droite ligne des idéaux houphouëtistes.
De ces bouts de phrases, on peut opiner sur une perspective concernant ce transfuge du PDCI qui avait la confiance de Ouattara.
Il va rassembler tous les partisans de cette coterie du PDCI, aller à la présidentielle et en cas de 2nd tour, inévitable au regard de la carte électorale, il va donc se tailler des croupières, et jouer un des faiseurs de roi, en se rangeant derrière le candidat du RHDP contre soldes de comptes politiques. Ou retourner au bercail en ralliant le sphinx de Daoukro, avec qui, il a gardé des relations cordiales.
Avant-hier, c’était Soro, qu’on a poussé à la porte en lui collant un mandat d’arrêt, hier c’était Mabri Toikeusse, et Marcel Tanoh, pour d’évidentes raisons de divergences avec le choix de feu AGC comme champion du RHDP au scrutin du 31 octobre ; aujourd’hui, c’est Kablan Duncan, qui claque la porte, apparemment aussi pour désaccord avec l’option AGC, puisqu’il se murmure dans le tout-Abidjan, que le non-respect du deal de 2010 entre Bédié et Ouattara, lequel deal foireux donne de l’urticaire au patron du PDCI serait qu’après les 2 mandats de Ouattara, c’était … Kablan Duncan qui allait être positionné. On connaît l’histoire un peu.
Quoiqu’on dise, il apparaît de plus en plus que le choix du défunt premier ministre comme dauphin de Ouattara aura fait plus de mal que du bien au RHDP. Celui-ci mort, les rancœurs et désaccords qu’on avait volontairement tassés se font jour. Et c’est un Ouattara qui devient de plus en plus esseulé qui a la présidentielle en ligne de mire.
Voilà que le lion de Korhogo qui n’est même pas encore inhumé que la politique reprend le dessus, en tout cas la trêve funèbre aura peu existé. C’est indécent d’ailleurs de la part de cette classe politique. On le constate, ça fait beaucoup de caciques du RHDP qui ont largué les amarres. Le bateau du parti unifié prend-t-il l’eau et les rats quittent-ils le navire ? Ouattara ressemble désormais à un capitaine dont le navire encalminé au milieu de l’océan est confronté à la houle, et lui en est réduit pour le moment au rôle de scrutation. Pourtant le compte à rebours a commencé….
Sam Chris


COMMENTAIRES