La lettre de démission de celui qui était encore il y a quelques heures premier ministre du Tchad, cette lettre manuscrite circule sur les réseaux sociaux. Succès Masra a donc rendu le tablier, ce jour 22 mai 2024. Se conformant à la Constitution qui dit que le chef de gouvernement de la Transition doit partir au terme de cette période intermédiaire.
Tout en remerciant le président Mahamat Deby, il souhaite Dieu aidant que les options futures du désormais pouvoir issu des urnes du 6 mai 2024, que les actions puissent avoir le changement en bandoulière et que le Tout-Puissant bénisse et éclaire de son discernement le désormais président élu.
Lettre de convenance de la part d’un opposant qui, après avoir profité de l’usufruit du deal de Kinshasa, après avoir réclamé à cri de stentor l’annulation du scrutin du 6 mai, et surtout après avoir été débouté devant le Conseil constitutionnel pour ses recours, n’avait pas d’autre issue que de quitter cette fonction premier ministérielle dont on ne sait pas si cela l’a arrangé politiquement ou desservie ! On le saura peut-être aux prochaines législatives !
En attendant, ce départ déborde bien le cadre des clauses juridictionnelles. On a en effet entendu le général-président, après le quitus des Grands juges, lâcher que «la Transition est finie … il n’y aura pas de gouvernement d’union nationale !». Ce verbatim résume dans quel état d’esprit se trouve Deby fils après son passage sous le feu du suffrage universel : il a gagné les élections, la période transitionnelle est terminée, pourquoi s’encombrer d’un opposant qui plus a eu la dent longue contre lui après la publication des résultats ?
Cette sorite de Deby-fils indiquant également la porte de sortie … pour Succès Masra. L’Accord de Kinshasa, signé en présence du chef de l’Etat congolais a-t-il vécu.
Peut-être pas ! Peut-être que Deby trouvera un point de chute pour le leader des Transformateurs, la politique étant ce qu’elle est, et pour la paix sociale… peut être.
Succès Masra a tenté sans doute de coller à la realpolitik, on ne peut s’emparer du pouvoir qu’en apprenant à l’exercer et pour cela, en occupant des postes de responsabilités.
Pour le moment, c’était cette lettre de démission ou un congédiement sec et infamant ! A présent, il lui faudra apprendre à gérer son avenir politique. Dans ce Tchad à tradition de violence brute pré et postélectorale, où depuis Deby-père, on se soumet au rituel des urnes parce qu’on a appris à fausser les règles du jeu, on a vu que l’ANGE a parfaitement joué son rôle, dans ce Tchad-là, tout avenir politique, tient compte de la puissance de feu, des armes.
Que deviendra Succès Masra, renvoyé par Deby-fils et rejeté par une partie de l’opposition qui l’accuse de trahison ? Les semaines et les mois nous situeront.
La REDACTION
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