Si «Mission Impossible 8» avec Tom Cruise ne sortira finalement pas en 2024, le titre du film pourrait convenir à la mission Molly Pheee, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des affaires africaines.
En effet, à la tête d’une délégation composée du commandant en chef de l’Africom et d’un responsable du Pentagone, sa visite à Niamey, du mardi à hier jeudi, a été comme «une mission impossible» tant elle a échoué de rencontrer le président de la Transition, le Général Tiani. La délégation de la sous-secrétaire d’Etat qui avait pour objectif final d’avoir une audience avec le chef de la junte pour discuter des questions sécuritaires et de développement a dû se contenter de deux visites chez le Premier ministre. Pas d’audience donc entre Tiani et cette délégation de Molly Phee qui a même prolongé son séjour dans l’espoir d’y parvenir.
Alors, pourquoi ce refus de dérouler le grand tapis rouge à une si haute délégation ? Et dire que les Etats-Unis ont toujours un millier de soldats au Niger avec même une base de drones. Et contrairement au congédiement des forces françaises, les autorités de la transition n’ont jusqu’à présent exprimé une quelconque volonté de voir ces «boys» plier bagages. Qu’a-pu donc se passer pour que le Général Tiani snobe cette délégation ? Molly Phee paie-t-elle les conséquences de ses déclarations lors de son passage à Niamey en décembre dernier ? Elle avait posé, en son temps, les conditions de la reprise de la coopération suspendue aux lendemains du coup d’Etat du 26 juillet. Il s’agissait, entre autres, pour les militaires au pouvoir de donner un délai de retour à l’ordre constitutionnel, de libérer Mohamed Bazoum. Mais, ce que l’on peut dire, c’est que du coup d’Etat à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les rapports de force entre les deux pays semblent beaucoup plus en faveur du Niger qui comme le Mali et le Burkina privilégie désormais l’axe russe. Aussi, les militaires au pouvoir ont-ils tellement confiance à leur force diplomatique qu’ils veulent éventuellement faire chanter, du moins obliger les Américains à une coopération faisant fi des conditions qu’ils avaient exposées qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Et Molly Phee ne se verrait pas aussi facilement se plier aux conditions de la junte qu’elle ne pouvait échouer de rencontrer le président de la Transition qui semble gonflé à bloc avec ses alliés russes. Comme on dit, la diplomatie a souvent ses raisons que la raison ignore.
La REDACTION
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