Déjeuner Macron-Ouattara : Feu orange clignotant rouge !

Déjeuner Macron-Ouattara : Feu orange clignotant rouge !

«Convergences de vues sur la situation économique et politique en Côte d’Ivoire notamment l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 dans un climat de paix», a tweeté la présidence ivoirienne, après ses agapes communes avec Macron.

L’Elysée, parle plutôt «d’un simple déjeuner». Deux jugements aux tonalités très distingues de Ouattara et de Macron sur un même évènement qui en disent long sur le caractère bizarre, voire énigmatique sur cette rencontre entre les 2 chefs d’Etat autour de plats chauds et spiritueux. Voilà effectivement un déjeuner qui n’a pas été sanctionné par un communiqué, ni par un simple commentaire sur le perron de l’Elysée.

C’est que ce tête-à-tête autour de repas avait comme plat de résistance une problématique politique : le 3e mandat de Ouattara, ou le 1er mandat de IIIe République selon qu’on se situe dans la galaxie RHDP ou dans l’opposition.

Un 3e bail sur lequel Ouattara voudrait que le chef de l’Etat donne son approbation ou sa réprobation.

Malheureusement, l’omerta qui a entouré ce déjeuner les visages fermés à la fin n’ont pas pu situer les uns et les autres sur la position de la France par rapport à cette rallonge Ouattariste. Pourtant que diplomatie souterraine,  via des réseaux politico-économiques, des amis, camarades afin d’arracher le feu vert de Macron qui à l’évidence n’a pas lâcher le morceau.

C’est qu’il y a 7 mois, le 5 mars 2020, devant le parlement réuni en congrès, Ouattara avait renoncé à cette tentation de Cocody, ce qui avait fait écrire Macron en termes élogieux «la décision historique» de Ouattara de passer la main. En quels vocables, le même Macron pourra-t-il justifier ce revirement de son homologue ivoirien candidat à sa propre succession «malgré lui» ?

Si donc rien n’a transpiré de ce face-à-face, le scénario que semble privilégier la France est la participation de tous les candidats, y compris Gbagbo et Soro, l’élargissement des prisonniers politiques, et un 3e renoncement de Ouattara qui pourra se faire remplacer par un autre du RHDP. Mais en même temps, ces non-dits du 5 septembre à l’Elysée pourraient s’interpréter comme un feu orange de la France, clignotant rouge !

Qui ne dit mot marque son consentement, mais qui se tait peut aussi être dans la posture de la suspension de jugement, ici dans une sorte d’agnosticisme politique.

Un feu orange pouvant donc se virer vers le rouge, car signifiant que la France observe une neutralité dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire ( peut-elle vraiment être neutre dans  cet ex-pré-carré tant chéri ?) mais se réserve le droit de se prononcer en cas de pépins. Est-ce le ni-ni qui revient ? En termes clairs : «Ouattara, tu peux y aller, mais si ça vire à un remake de 2011…». La présidentielle ivoirienne du 31 octobre prochain sera donc suivie avec minutie en amont et en aval.

La REDACTION

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