Il n’a pas passé 27 années sur une île à casser des cailloux, ni avoir eu le pédigrée de Nelson Mandela d’Afrique du Sud, qu’il a d’ailleurs côtoyé dans la lutte contre la ségrégation, il n’a donc rien d’un Madiba, mais il s’en approche, et fut un héros, puis un homme d’Etat avant de rengainer, même s’il apparaissait à chaque évènement de la Swapo qu’il fonda en 1960.
C’est le père de la Nation namibienne. Après 3 décennies en exil, il sera élu président en 1990, et en 2005, il raccrochera et restera président de la SWAPO. A 95 ans, il part après une vie bien remplie, il a fait œuvre utile, il a été utile à son pays. De la lutte contre la domination allemande à la souveraineté de la Namibie en 1990, Sam Nujoma fut assurément d’abord un lutteur lorsqu’il créa en 1959 l’organisation du peuple de l’Ovamboland, l’embryon de la future SWAPO. Il rentre ensuite dans la clandestinité. Il parvint en 1968 à faire admettre aux Nations unies, la SWAPO, comme le seul représentant de la Namibie, poussant de plus en plus dehors la tutelle sud-africaine. Marxiste, il appliqua une politique modérée, on dira libérale de nos jours. On retiendra aussi de l’homme qu’il fut un anti gays et lesbiennes puisqu’en 2001, il ordonna une répression contre cette catégorie de personnes. Bien qu’avec l’âge, il eut des moments d’incompréhensions (il refusa par exemple de céder sa place de président de parti en 2006 au président Hifikepunye Pohamba, chose qu’il fera l’année suivante, les Namibiens garderont de l’homme, un bon dirigeant, visionnaire et patriote.
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