Cyclisme:  La petite reine burkinabè  est sous perfusion !

Cyclisme: La petite reine burkinabè  est sous perfusion !

Finie l’époque où le cyclisme burkinabè faisait peur. Contraint à l’abandon au dernier championnat d’Afrique, le vélo burkinabè, dirigé par le capitaine Yasnémanégré Sawadogo, est en perte de vitesse… Il faut sauver la petite reine..

Quadruple vainqueur du  Tour du Faso en deux mandats de 4 ans chacun, vainqueur du Tour du Cameroun, maillot jaune des Tours de la RD Congo, du Togo, du  Bénin, médaille d’argent au championnat d’Afrique… le cyclisme burkinabè a connu des heures de gloire et de noblesse. Dans certains pays comme le Cameroun où aucun pays étranger du continent africain ne s’était imposé, les Etalons du Burkina ont réalisé leur fait d’arme sur les monts et dans les vallées, en ramenant le précieux maillot jaune, à la stupéfaction générale. L’histoire raconte d’ailleurs que cette performance des Etalons à valu au ministre des sports camerounais de l’époque son poste.

Décidé à remettre le flambeau, la charge est revenue au président Yasnémanégré Sawadogo, de poursuivre la mission. Malheureusement, le nouvel homme fort du cyclisme burkinabè va rapidement se signaler par des méthodes de travail qui vont être contestées en interne. Confronté à son secrétaire général qui lui reproche bon nombre d’impairs relayés par des medias, la grosse sortie de route du capitaine Yasnémanegré est venu du Tour du Faso.

Première expérience du genre de son jeune mandat, il va lui-même fragiliser l’occasion de mieux asseoir son pouvoir. Tout commence avec la crise qui a secoué le club AJCK du président Ignace Amédée Béréwoudougou. Est-il l’un des instigateurs de cette crise ? Pour certains, la probabilité de son implication est d’autant plus grande, que lors d’un échange jugé houleux avec le président de l’AJCK, le capitaine aurait promis ne pas le louper si l’occasion se présentait. Et à scruter de prêt le comportement jusqu’auboutisme des coureurs, on n’est pas loin de se convaincre qu’il faut se sentir protégé pour oser un tel bras de fer avec son employeur.

A supposer que le président Yasnémanégré n’a rien à se reprocher dans la crise qui a secoué l’AJCK. A-t-il seulement œuvré dans le sens de la résoudre au mieux ? Nous n’en savons rien. Par contre, on sait qu’il a cherché à la contourner, si ce n’est à la minimiser. Alors que les mêmes coureurs refusaient de courir sous les maillots de leurs clubs, ils se sont présentés à la course en ligne Ouagadougou – Koudougou du CNOBS sous d’autres couleurs avec d’autres vélos. Forcément, on imagine qu’ils ont été rassurés et confortés dans cette démarche. Il a fallu la pugnacité de quelques personnes, bien décidées à faire respecter les textes, pour faire descendre les frondeurs (à l’exception de Mathias Sorgho qui portait son maillot de champion national) de leur monture.

Meilleur club burkinabè au regard du potentiel, des moyens matériels et de la prise en charge de ses coureurs, l’AJCK comme le laissait entendre un observateur de la petite reine, a pendant un bon moment, porté seul les espoirs du cyclisme burkinabè. Visiblement, le capitaine n’a pas compris qu’en sciant l’AJCK, il sciait non une branche, mais le tronc de notre cyclisme. Si à cela l’on ajoute la suspicion généralisée qu’il aurait créée au sein de la structure fédérale, le Tour du Faso était voué à un échec. Le rattrapage escompté au plan organisationnel et gestion financière semble là aussi, peu reluisant.

Interrogé par un confrère sur l’appréciation mitigée de l’opinion public sur l’état actuel de notre cyclisme, le président répondra qu’ils n’ont peut-être pas tort, mais en dehors du maillot jaune perdu au Tour du Faso, les résultats ne sont pas mauvais. Mais qu’avons-nous gagné depuis son arrivée ? Sauf erreur, les Etalons n’ont remporté que le maillot jaune du Tour du Bénin. Outre le Tour du Faso où les Ivoiriens ont mieux fait que nous sur nos routes, les Etalons sont revenus bredouilles du Togo, alors que nous y régnions en maître depuis plusieurs années. Ne parlons même pas du Cameroun, Amissa Bongo, le Tour de Côte d’Ivoire et le récent championnat d’Afrique d’où nos forçats de la route ont tous abandonné.

Le moins que l’on puisse dire est que la méthode «Yas» s’est très rapidement confrontée à des limites objectives. On ne peut pas gérer une structure sportive comme celle-ci, selon sa vision des choses. Il y a des codes à respecter, et là-dessus, le capitaine, selon les reproches formulées noir sur blanc par le SG, ne s’est pas toujours conformé. Naturellement, cette attitude plombe le fonctionnement de la structure. Ensuite, qu’il le veuille ou non, il doit composer avec certains mécènes du cyclisme. On ne peut pas promettre « avoir » un monsieur comme Ignace Amédée Béréwoudougou qui, par passion et par envie de voir rayonner le cyclisme burkinabè, mise chaque année, plus de 80 millions de francs CFA dans le fonctionnement de son club.

Dans toutes gouvernances, il y a des indices d’incapacité qui ne trompent pas. Concernant le cas du cyclisme, le manque criant de compétitions en est un. Au-delà de cet élément important dans l’animation de la vie des acteurs, le dynamisme de la discipline, la préparation et la recherche de performance, le capitaine Yasnémanégré Sawadogo n’a pas encore démontré qu’il a l’étoffe d’un président de fédération. Aujourd’hui, quoi qu’on dise, il faut reconnaître que notre petite reine commune est sous perfusion. Il nous apparaît comme un devoir de tirer la sonnette d’alarme….

Hamed JUNIOR

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