Condamnés par un verdict médical, les Lions de la Téranga ont abordé la conquête du prestigieux trophée mondial, sans leur maître à jouer. Défaits sur le score de 2 buts à 0 par les Pays-Bas, les fauves sénégalaises sont dans le doute, même si rien n’est perdu…
Après 2002 et 2018, les Lions de la Téranga sont à leur troisième participation à une Coupe du monde, avec la particularité de toujours bien débuter la compétition. En 2002, on se rappelle qu’El Hadji Diouf et ses camarades avaient fait vibrer toute l’Afrique en battant la France, sur le score de 1 but à 0. La plus petite des marques certes, mais cette courte victoire contre l’ancien maître ne manquait pas d’entrain, aussi bien au plan sportif qu’au plan équilibre des rapports de force entre une jeunesse africaine en quette d’autonomie face à une vieille classe politique conservatrice, soucieuse du goût du chocolat que de l’avenir de ses producteurs de cacao.
En 2018 en Russie, les Lions d’Aliou Cissé ont remis les griffes et les crocs en place par une autre bonne entame en dominant la Pologne sur le score de 2 buts à 1. Jamais 2 sans 3 dites-vous ? Eh bien, hier après-midi à Doha, la passe de trois a été déjouée par la formation Batave, dans ce choc des favoris du groupe, comptant pour l’entrée en lice de l’Afrique. Pourtant, le Sénégal et tout le continent y ont cru jusqu’à la 84e minute. Cody Gakpo devance le gardien de but sénégalais et inscrit le premier but, suivi à la 89e du deuxième but. Une réalisation pleine d’opportunisme de Klaassen. Fatal !
Absents du Mondial russe et éliminés en huitièmes de finale de l’Euro, les Pays-Bas arrivent à ce Mondial dans un élan de revanche et de faire valoir. En un mot, c’est le favori de groupe et il entend assumer ce rôle. Avec 3 points d’entrée, les Pays-Bas se positionnent dans la direction du second tour. Mais face au champion d’Afrique en titre, le match n’était pas gagné d’avance. La première partie du match est même légèrement à l’avantage du Sénégal. Idem pour la seconde période où la menace des Lions était plus marquée que celle de leur adversaire.
Malheureusement, il faut bien l’avouer, sans le dépositaire technique attitré Sadio Mané, les Lions ne sont plus les mêmes. Trop de précipitations et de déchets dans le dernier geste. A l’image d’un Crépin Diatta, d’un Nampalys Mendy ou d’un Bamba Dieng, la volonté y était, mais à un tel rendez-vous au sommet du football mondial, cela ne suffit pas. C’est là où l’apport d’un certain Sadio Mané aurait été absolument indispensable.
Après ce match perdu, Dakar, Ziguinchor, Kaolack, Saint-Louis et bien d’autres contrées de la Téranga vont dormir avec le sentiment d’avoir été trahies par les dieux du football. Cette blessure contractée à quelques jours du Mondial vient hypothéquer l’espoir de tout un continent. Sans son capitaine courageux, généreux aussi bien sur les pelouses que dans la vie, le Sénégal perd un pourcentage considérable de ses capacités de nuisance au front de l’attaque.
Avec 0 point au compteur, les Lions du Sénégal s’installent au 3e rang, derrière les Pays-Bas et l’Equateur qui comptent chacun 3 points. Mauvaise prise de contact avec le Mondial qatari, mais rien n’est perdu. Devant le pays organisateur (0 point) et l’Equateur, considérés à juste titre comme les maillons faibles du groupe, les garçons du technicien sénégalais sont capables de décrocher le ticket qualificatif du second tour.
Aujourd’hui mardi 22 novembre, c’est au tour de la Tunisie d’entrer en compétition. Le programme est le suivant : Argentine-Arabie saoudite (10 h), Danemark-Tunisie (13 h), Mexique-Pologne (16 h) et France-Australie à 19 h.
Hamed JUNIOR
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