COP 27 à Charm El-Cheikh :  Les grands pollueurs paieront-ils enfin rubis sur l’ongle à l’Afrique ?

COP 27 à Charm El-Cheikh :  Les grands pollueurs paieront-ils enfin rubis sur l’ongle à l’Afrique ?

Une planète qui continue à être menacée par la Nature, que sont les ouragans, les tornades, les gigantesques incendies, mais aussi par l’action de l’homme que sont les déforestations, les émissions à tendance haussière (+2,8%) des gaz à effets de serre … et surtout des promesses envers l’Afrique moins pollueuse, mais plus touchée, des promesses d’argent depuis la COP21 de Paris toujours non tenues.

Une Afrique qui sera pourtant représentée par une trentaine de chefs d’Etat. Lequel continent tiendra d’ailleurs, une sorte de sommet UA, demain 8 novembre, sur convocation de son président Macky Sall. Pour parler en chœur sur les énergies renouvelables ? Quid de leur financement ? Sans doute, puisque le paiement des dégâts climatiques est bien inscrit dans l’agenda de cette COP africaine. Mais il y aura aussi cette autre réunion de la BAD avec d’autres partenaires européens, ça fait déjà un peu division. Or, dans ce Sinaï, aux abords de la ville-marine Charm El-Cheikh, c’est d’une Afrique unie, dont on aura besoin face aux défis du dérèglement climatique et savoir à quand pour que les pollueurs soient les payeurs. Surtout que près de 400 dirigeants et personnalités du monde sont venus en Egypte en jet-privés, alors que la politique du vélo est serinée par les mêmes …

C’est donc sous une revue de détail de tous ces problèmes et prendre de nouvelles résolutions que s’est ouvert hier 6 novembre, le 27e millésime de la COP au pays des Pharaons.

Mais d’abord, s’il y a bien quelqu’un qui espère tirer les dividendes de cette réunion, c’est le président égyptien Abdel Fatha Al-Sissi. Un peu à l’étroit depuis quelques temps, aggravé par la pandémie du Covid-19, l’Egypte espère avec cette présence des grands de ce monde au bord de l’agglomération balnéaire pour requinquer sa diplomatie et son tourisme.

Ses partenaires des monarchies arabes seront là, la France, peut-être les Etats-Unis, et ce n’est pas pour déplaire au président égyptien.

Mais au-delà de son pays, le rais sait qu’en l’espace de 12 jours (6-20 novembre) son pays demeure la capitale de la recherche de la lancinante solution à la problématique Climat. Si Glasgow avec la COP26 fut celui des rappels des résolutions, Charm-El-Cheikh devrait être le sommet de la mise en œuvre des décisions principalement celles de Paris en 2016.

Naturellement, le défi Climat reste l’essentiel pour Al-Sissi. L’Afrique est au cœur de cette COP27, par les questions d’adaptation au changement. Cendrillon en matière d’émission de CO2 (2-3%), le continent en est la grande victime, car 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’énergie, et s’il faut réduire les gaz à effet de serre, il faut corriger ce gap énergétique.

La COP27 en Egypte sera africaine si l’on parvient à une sorte de modélisation de cet impact climatique et à l’adapter aux réalités du continent. Car c’est bien de réduire les émissions mais c’est mieux que l’Afrique ait un plan d’adaptation. Des pays ont déjà fait des pas en avant : Notamment l’Afrique du Sud qui, déjà à Glasgow avait montré, qu’elle lâchait le charbon, mais quoi après le charbon ? Sinon ce sera un jour un retour à ces centrales de charbon. Le Kenya et le Rwanda ont effectué également des avancées par l’abandon des plastiques.

Les chefs d’Etat africains et les sociétés privées parmi la cinquantaine qui seront à cette station au bord de mer, devront aussi s’arc-bouter à l’agriculture régénérative, car l’insécurité alimentaire était déjà une réalité aggravée par la guerre Russie-Ukraine. Un accent devra être mis sur la productivité en relation avec la résilience climatique.

Ces entreprises privées devraient aussi avoir dans leurs documents des projets climatiques bancables, car c’est l’argument alibi brandi par les bailleurs de fonds pour ne pas épauler le continent.

L’Afrique devrait du reste réclamer ce qui lui a été promis depuis Paris, 100 milliards de dollars par an, ( chiffre obsolète, on parle de 300 milliards maintenant ), alors qu’on oscille toujours entre 30 à 70% de cette somme. Comparé au coût du financement de la transition climatique qui est de 600 milliards de dollars par an et qui culminera à 4 000 milliards de dollars en 2030, les 100 milliards pour l’Afrique sont une goutte d’eau.

La grande question qui se pose toujours lors des COP et qui revient comme une antienne est de savoir : si les grands pollueurs feront le déplacement de Charm-El-Cheikh ? Si oui, que diront-ils ? Normalement, ce sont eux qui  devront payer rubis sur l’ongle cette pollution planétaire, la destruction des poumons du monde par la déforestation en Afrique centrale et en Amazonie. Comme pour dire d’ailleurs qu’eux aussi doivent laisser de côté les climato-sceptiques et avancer, car le problème Climat ne connaît pas de frontière.

Ainsi à l’ouverture de cette COP27, l’Inde nage complètement dans un épais brouillard de pollution. Le climat est devenu une équation mondiale.

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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