Chassés croisés Ouattara-Damiba-Blaise-Roch en Côte d’Ivoire : Une partie du destin du Burkina Faso se joue-t-elle à Abidjan ?

Chassés croisés Ouattara-Damiba-Blaise-Roch en Côte d’Ivoire : Une partie du destin du Burkina Faso se joue-t-elle à Abidjan ?

 On s’en doutait mais les derniers chassés croisés diplomatiques de haut vol qui ont lieu à Ouaga et Abidjan confortent nos pensées. Le processus de la Transition en cours au pays des hommes intègres semble bénéficier d’une attention particulière du côté des autorités ivoiriennes.

De l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) un 24 janvier 2022, au retour polémiqué de l’ex-président Blaise Compaoré à Ouagadougou le 8 juillet dernier sans oublier sa lettre de repentance remise par sa fille accompagnée d’un fidèle du président Ouattara, Aly Coulibaly aux autorités burkinabè le 26 juillet 2022, en passant par la mansuétude dont a bénéficié le Burkina Faso de la part de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO qui n’avait pas eu la main lourde en termes de sanctions contre le Mali et pas le Burkina Faso , il est clair que notre pays était dans les bonnes grâces de Ouattara qui pèse lourd dans la Real politik sous régionale.

En effet, sans être dans le secret des Dieux, la cause du Burkina Faso a été défendue lors des différents sommets par des émissaires très côtés dans la sous-région et très écoutés à l’international. Notamment Alassane Ouattara qui a offert gîte et couvert à l’enfant terrible de Ziniaré depuis sa chute en 2014 et qui vient de recevoir les «gratitudes» du colonel-président Paul-Henri Damiba parti himself aux bords de la lagune Ebrié pour la cause. Au fond, le déplacement du président burkinabè après son voyage en terre malienne a fini par convaincre les plus sceptiques qu’Alassane Ouattara entend jouer à fond un rôle prépondérant dans l’avenir du Burkina Faso. En fait, pour dire vrai, on a la vague impression que la cadence de la Transition, le tempo de grands actes (sous réserve) passés où à venir (Forum national, réconciliation… Grâce présidentielle ou amnistie) tous ces évènements reçoivent d’abord l’imprimatur de Ouattara (et de Blaise ?) pour ne pas dire qu’ils sont suscités par eux avant.

A preuve, lors de  sa visite en territoire ivoirien du 5 septembre dernier,  le Lieutenant-colonel Damiba a rencontré Blaise Compaoré à l’Hôtel Ivoire (l’ex-maître du Burkina Faso en compagnie de son épouse et sa fille a eu 1 heure de causette avec Damiba) avant que ce dernier ne prenne congé de son homologue de Côte d’Ivoire. Le dernier acte de cette intense mais feutré activisme et d’influence manifeste du président Ouattara dans la situation en cours au Burkina Faso est à rechercher également dans les escales de l’ex-président du Faso Roch Kaboré à Abidjan en route comme en provenance d’Abu Dhabi. Celui qui a été renversé par Damiba a fait halte à l’aller comme au retour dans la capitale ivoirienne. Difficile de ne pas rendre visite à Ouattara. Roch a-t-il aussi eu une rencontre avec Blaise Compaoré à Abidjan ?

Sans être exhaustif, Ouattara semble s’être saisi du dossier burkinabè qu’il traite de façon méthodique et avec une précision d’orfèvre vers des lendemains meilleurs. En somme, il s’agit pour lui d’œuvrer à remettre le pays sur de bons rails en l’appuyant dans la reconquête de son territoire et dans le processus de réconciliation nationale. La somme de ces actions nous amène à dire que plus que n’importe quel chef d’Etat voisin, Alassane Ouattara s’est investi d’une mission dans la situation politique. N’ayons pas peur des mots, au vu de tout cela, il est certain qu’une partie du destin du Burkina Faso se joue en Côte d’Ivoire sous la houlette du président Alassane Ouattara, désormais comme le «kôrô» sous régionale qui indique la voie.

Cette posture n’est pas mauvaise en soi, vu l’imbrication des deux pays voisins sur tous les plans et vu la diaspora présente en Côte d’Ivoire. Il faut cependant que toutes ces personnalités, à commencer par Ouattara qui s’impose peu ou prou contre les maîtres des horloges burkinabè privilégient l’intérêt du peuple et qu’elles n’oublient pas que selon les contingences, tout est fugace surtout en politique.

Davy Richard Sékoné

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