On se demandait jusqu’à quand le suspense allait durer. Et voilà ! Et un RPG peut en cacher un autre ! En tout cas, le nom du parti politique d’Alpha Condé fait bien penser à cette arme de destruction massive dont il porte de façon hasardeuse le nom. C’est donc au RPG que le … RPG Arc-en-ciel a enfoncé la porte déjà grandement ouverte de la candidature de son champion à la présidentielle du 18 octobre 2020 en Guinée-Conakry.
Portail largement écartelé car c’était devenu un secret de polichinelle que l’opposant «séculaire» cherchait un moyen ou un trou par lequel passer pour rester à la tête du pays et «achever ses chantiers». C’est fou comme les chefs d’Etat en Afrique répètent le même refrain ! Une litanie. Comme une frénésie. Dans un effet de contagion qu’il faudrait sérieusement mettre à l’étude dans les laboratoires de sciences humaines, les différents candidats à la lutte au judo contre les Lois fondamentales afin de tordre le coup au chemin qui mène à l’alternance à la direction des Etats, ne se lassent pas mâcher et rabâcher la même canne à sucre mâchouillée et ruminée tant et tant de fois le même refrain par tant et tant de leurs processeurs qu’il a perdu de saveur et de goût de surprise.
Oui, Alpha Condé sera donc candidat à la présidentielle d’octobre 2020. Pour son 3e mandat. Parce que les deux premiers n’ont pas été suffisants. Parce que le coronavirus et les manifestations tous azimuts l’ont empêché de travailler et de dérouler sa feuille de route. Tout ceci ne lui a pas permis de terminer ses chantiers. Et il a besoin donc d’un troisième mandat pour parachever son œuvre titanesque et qui fera tant le bonheur des Guinéens !
Voici donc l’argument massue utilisé par le parti au pouvoir pour justifier ce troisième mandat et qui s’emboîte dans un scénario semblable à ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Les ambitions déclarées et dévoilées, l’opposition guinéenne, et plus précisément sa société civile, peinte sous les couleurs du FNDC va montrer les dents et se lancer dans une contestation qui s’annonce coriace.
Malheureusement, en face, comme par mimétisme avec l’Eburnie, Alpha Condé va faire bander les muscles aux forces de sécurité qui vont s’apprêter à taper et à casser du manifestant. Les ordres seront sans aucun aussi clairs et fermes que sur les bords de la lagune Ebrié. Peut-être que pour bien achever la photocopie, une note circulera bientôt pour interdire toute manifestation en Guinée-Conakry, afin de mieux «contrôler» la situation.
Ainsi, une nouvelle donne naîtra en Afrique. Après les putschs «légalisés» par une démission forcée, mais masquée, du président catapulté, viendront les troisièmes mandats conduits sous de malicieux stratagèmes de jeux de mots aux destinations toutefois bien connues.
Il restera tout de même un inconnu de taille à ces subterfuges trouvés pour ériger des chefs d’Etat irremplaçables et frappés du «virus Tandja» (du nom de cet ancien chef d’Etat nigérien qui a voulu aussi terminer ses chantiers en voulant rester à la tête de son pays). L’inconnu de la Grande muette qui peut mettre ses godasses dans les plats au moment le plus inattendu et surtout lorsque la houle populaire vient à aller à l’assaut des ambitions homériques d’hommes se présentant comme indispensables au bonheur de leur peuple.
Et oui, il faut trembler pour la Guinée quand on sait qu’excepté l’intermède d’Alpha Condé, et du Silly national, auteur du Non à De Gaulle c’est-à-dire Sékou Touré, à part ces 2 présidents civils, le pouvoir kaki a toujours occupé Sékoutoureya : que ce soit Lassana Conté ou Dadis Camara. Avec le cas malien, il faut redouter que dans ce pays où élections restent consubstantielles de violences et de victimes, que le pays ne s’embrase, et que des bruits de botte se fassent entendre.
Avec le Mali, les coups d’Etat sont de retour. N’en déplaise à la CEDEAO, et à la communauté internationale. Et les bidasses putschistes sont madrés qu’ils savent maintenant quoi faire pour prendre le pouvoir, s’y maintenir, le temps qu’il faut et le rendre. Le prof. Alpha a en tout cas réveillé les vieux démons guinéens, qui s’étaient pourtant assoupis depuis 2010.
Ahmed BAMBARA
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