A un but partout au terme du temps réglementaire, puis 8 tirs réussis contre 7 lors de l’épreuve fatidique des tirs au but, les Léopards de la République démocratique du Congo ont écourté le séjour des Pharaons. L’Egypte, couronnée 7 fois roi d’Afrique vient allonger la liste des favoris en disgrâce à cette 34e Coupe d’Afrique des nations (CAN), Côte d’Ivoire 2023.
Loin du désastre infrastructurel prophétisé par les activistes et autres polémistes en tout genre, la Côte d’Ivoire est en train de faire vivre au continent l’une des meilleures Coupe d’Afrique des nations, à l’image de l’émergence dont elle rêve sans complexe, même si les cartes postales des belles plages et des ponts géants ne font pas oublier le dur quotidien des populations. Tout en priant Dieu pour quelques grains de riz en plus dans son assiste, ce peuple hospitalier a décidé de louer les dieux du football, à la satisfaction des dirigeants politiques et sportifs, mais aussi des pays participants, galvanisés par la chaleur festive des stades. Dans cette ambiance de folie, le football découvre ses nouveaux pontifes, notamment le Cap-Vert qui s’est autorisé la pole position du groupe B ou la Mauritanie qui s’est payée la fourrure du malicieux Fennec du désert algérien.
Hier en ouverture de la troisième journée des 8e de finale, ce sont ces deux surprenants invités qui se sont disputés le billet qualificatif. Quart de finaliste en 2013, toujours à la recherche d’une victoire en phase d’élimination directe, les Requins Bleus sont tombés sur une sélection mauritanienne difficile à bouger, hyper motivée à l’idée d’un retour triomphal à Nouakchott. Hélas, un penalty naïvement concédé en fin de partie va ramener les Mourabitounes à une juste proportion des choses footballistiques.
Après avoir dominé un groupe où l’Egypte et le Ghana faisaient office de grands tenanciers, les Requins Bleus ont sans surprise, posé leurs baluchons en quart de finale, avec la ferme volonté d’écrire une nouvelle page du football cap-verdien. A ce stade de la compétition, tout est possible !
Le 8e de finale le plus attendu s’est joué au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukrou, plein à craquer. Remis en scelle grâce à une victoire du Maroc, quelques éléments d’appréciations militaient en faveur d’un succès ivoirien. Statistiquement, le Sénégal n’a jamais inquiété la Côte d’Ivoire en CAN. Ensuite, devant son public et échaudé par une élimination qui aurait pu être précoce, tous pensaient que le sort de celui qui se trouverait sur le chemin du pachyderme serait peu enviable. Il n’en sera presque rien dans ce match qu’on aurait pu résumer en une phrase : 4e minute, première occasion, premier tir cadré, premier but. Le temps restera figé jusqu’à la 86e minute. Un penalty de Franck Kessié et revoilà nos Eléphants en vie.
Comme s’il était écrit que les Eléphants abonneront leurs supporters à l’épreuve sublimes des émotions, le sort de ces 8e de finale s’est dénoué aux tirs au but. La Côte d’Ivoire est plus adroite, elle se qualifie pour les quarts de finale. 5 tirs réussis contre 4, les Lions de la Teranga sont out !
Sauvés par les Lions de l’Atlas marocains, les Eléphants ont croqué les Lions de la Teranga sans état d’âmes. Les champions en titre sont déchus, après un parcours sans faute (9 points acquis sur 9) au premier tour. Diagnostiqués mourants, sauvés par une circonstance favorable, les Eléphants, mus par la volonté d’honorer leur public, se sont redonnés un nouveau souffle. Jusqu’où iront-ils ? Peut se demander le peuple ivoirien qui rêve d’une résurrection ad vitam aeternam.
Ce mardi, sur le coup de 17 heures, les Etalons du Burkina seront face aux Aigles du Mali. Un duel fratricide qui ouvrira les portes des quarts de finale au vainqueur. Pour le sélectionneur Hubert Velud, le groupe est dans un bon état d’esprit avec en prime, une bonne dose d’expérience, bien plus importante que le discours du sélectionneur. Quant au match perdu contre l’Angola, entre temps de jeux et repos, il aura fait du bien d’autant plus qu’il a permis d’élaborer le besoin des uns et des autres. Le sélectionneur malien lui, espère de ses garçons un match plein. Physiquement, tactiquement et mentalement. Les Etalons sont avertis !
Hamed JUNIOR, envoyé spécial en Côte d’Ivoire
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