La Coordination des organisations de la société civile pour l’alternance (COSCA) a animé un point de presse sur la situation nationale hier mardi 3 avril, au Centre national de presse Norbert Zongo. A en croire la coordination, les multiples attaques dont est victime le pays sont imputables à Blaise Compaoré et l’ancien régime.
Depuis l’arrivée au pouvoir du régime en place, le Burkina Faso est régulièrement la cible d’attaques djihadistes qui ont fait de nombreuses victimes. En effet, en 2014, Tambao a été attaqué, Samorogouan également où des gendarmes ont perdu la vie. Le Nord est la cible répétée d’attaques terroristes. A cela, s’ajoute l’attaque le 15 janvier 2016, du café-restaurant Cappuccino et de l’hôtel Splendide qui a fait 30 victimes. Puis, c’est au tour du restaurant Aziz Istanbul, le 13 août 2017, avec 18 victimes. Et tout récemment, le 2 mars 2018, l’attaque de l’état-major général des armées et de l’ambassade de France qui a fait 8 victimes, côté forces de défense et de sécurité. Pour la Coordination des organisations de la société civile pour l’alternance (COSCA) qui était face à la presse le mardi 3 avril 2018,le lien entre ces attaques et le régime déchu est établi. Elle affirme qu’avant la chute du régime, tous les grands noms du terrorisme qui écumaient le Sahel, avaient leurs entrées au palais de Kosyam. «Certains vivaient dans des hôtels, d’autres dans des quartiers huppés de la capitale», a laissé entendre la coordination. Elle explique que cette folie meurtrière est présente dans le quotidien des Burkinabè, depuis que l’ancien président déchu Blaise Compaoré et son Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ont été chassés du pouvoir. Cette stratégie de déstabilisation du pays, à en croire la COSCA, vise à faire regretter la chute de leur protecteur Blaise Compaoré. Et Michel Rabo de préciser que certains propos de dirigeants actuels du CDP qui déclaraient que «si le CDP revient au pouvoir, il mettra fin au terrorisme», viennent étayer cette affirmation et laissent penser à des accointances entre eux et les terroristes. Pour la COSCA, le malheur dont est victime le pays est attribuable à Blaise Compaoré et à l’ancien régime. La COSCA estime que de tels propos n’ont pas lieu d’être dans un pays en proie à des difficultés. C’est pourquoi, elle a appelé à la vigilance et à l’union sacrée des fils et filles du pays contre les ennemis du peuple. Aux dires de Michel Rabo, l’implication de tous est primordiale pour un retour à la quiétude. Il pense que le citoyen du dernier village du Burkina Faso doit se sentir concerné par la sécurité de la nation. Pour ce faire, il préconise que chaque secteur des communes urbaines se dote d’une brigade de vigilance qui va travailler en étroite collaboration avec les mairies d’arrondissements. Ces dernières remonteront les informations à la commune qui, à son tour, informera qui de droit, qui prendra des mesures quand le besoin se fera sentir. «Nous avons fait l’expérience dans un passé récent de ce dispositif sécuritaire où un étranger ne pouvait pas rentrer dans un secteur ou un village, sans se signaler aux structures habilitées», a-t-il fait savoir. Et de poursuivre que dans ce contexte d’insécurité larvée, ces mécanismes doivent être reconduits, tout en les adaptant aux réalités actuelles.
Démasquer les putschistes d’un nouveau genre
Au moment où se produisait l’attaque du 2 mars, des agents d’un ministère en sit-in non loin de l’ambassade de France ont pris la poudre d’escampette. De l’avis du président de la COSCA, Michel Rabo, cette action montre à souhait que c’est dans un climat apaisé qu’on peut revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail. Il s’indigne de constater que, malgré le climat délétère, la fronde continue à la fonction publique. Parmi les frondeurs, il soutient qu’il y a deux groupes : ceux qui se battent réellement pour l’amélioration sensible de leurs conditions de vie et de travail et ceux qui sont mues par les menées subversives. A l’en croire, ceux qui tirent les ficelles sont dehors et délèguent leurs objectifs à des militants qui, sous le couvert de revendications corporatistes, travaillent à la liquidation de leurs adversaires au pouvoir. «Ces putschistes d’un nouveau genre doivent être démasqués et mis hors d’état de nuire. Ce sont des agents de la restauration de l’ancien régime qui veulent passer par tous les moyens, pour reconquérir le pouvoir», a-t-il avoué. Pour lui, les fils et filles du Burkina Faso doivent resserrer les rangs pour ne pas permettre que des éléments nuisibles, aux comportements puérils, ne viennent déstabiliser le pays.
Pélagie OUEDRAOGO


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