Tongo-Tongo en octobre 2017 porte sa signature avec plusieurs soldats nigériens tués et 3 militaires américains parmi les victimes. Inatès, c’est encore lui avec 80 militaires nigériens massacrés en décembre 2019. Lui, c’est Almahamoud Ag Baye dit Ikarey, un des principaux lieutenants du patron de l’EIGS Al-Sahraoui. Ikarey a été «neutralisé» le 15 juin dernier à Ménaka par les soldats de Barkhane en collaboration avec leurs frères d’armes nigériens.
Ce jour-là, après de mortelles escarmouches, lui et son frère cadet du nom d’Adoum ont trouvé la mort. Gros coup de Barkhane, qui 4 jours auparavant avait capturé des leaders de l’EIGS, notamment Rhissa Ag Sahraoui et Dad Ould Chouaib alias Abou Darda figure très connue du MUJAO d’alors.
C’est une des grosses branches de ce mouvement affiliée à l’EI qui se trouve étêtée avec la disparition de celui qui fit ses armes d’abord en 2008 avec «Mister Malboro» c’est-à-dire Moctar Belmoctar avant d’endeuiller régulièrement le Niger et le Mali.
Barkhane a beau être sur le départ comme l’a annoncé le 24 mai dernier Jupiter, il n’en demeure pas moins qu’elle est partante, mais pas partie, et est toujours sur le sentier de guerre contre les katibas.
Est-ce ces captures de gros bonnets de l’EIGS et la mort d’Ikarey qui ont provoqué cette attaque d’un véhicule de Barkhane, ce 21 juin 2021 ? A Gossi, au centre de Mali, une patrouille de Barkhane a sauté sur une mine, et on dénombre 6 soldats français blessés, lesquels ont été héliportés à Gao, ainsi que 4 civils maliens blessés aussi.
Un désengagement d’un corps expéditionnaire de la taille de Barkhane (5 100 hommes) se fait par vague et selon un chronogramme bien défini. Ainsi, selon de sources proches de cette OPEX française au Sahel, ce sera d’abord Tessalit, Kidal et Tombouctou qui verront les soldats tricolores faire leur paquetage d’ici décembre 2021, puis s’en suivront d’autres localités. Mais avant ce départ, des villes telles Gao et Ménaka, seront renforcées militairement par Barkhane et … Takuba, les 2 agglomérations qui sont frontalières au «3 frontières» auront du renfort. Si ce n’est pas pour «venger» la mort d’Ikarey, n’est-ce pas pour «pourrir» l’arrivée de Barkhane dans ces 2 patelins où régulièrement les katibas frappent ?
A moins que ce ne soit pour les 2 raisons (Ikarey et concentration de Barkhane à Gao et Ménaka) !
Toujours est-il que ce genre de coup terroriste, va se multiplier, autant de messages des djihadistes pour créer la peur, et signifier que le départ de Barkhane marquera le début d’attaques à des cadences répétées dans le Sahel, l’empêcheur d’endeuiller en rond étant parti.
C’est pourquoi, on ne pourra jamais cesser de le dire, le Mali, le Niger et le Burkina doivent se préparer, anticiper, et profiter du fait que Takuba sera toujours présente pour passer à la vitesse supérieure en offensive. Car ce départ annoncé des 5 100 soldats français en (attendant la force internationale) et la nature ayant horreur du vide, sera propice à l’occupation de l’espace par les terroristes et ses conséquences sanglantes. Solhan au Burkina avec ses 132 tués le 4 juin dernier est encore sanguinolent dans les esprits. Empêcher que les terroristes occupent le terrain est un impératif vital pour le Sahel, à l’orée du pliage des bagages de Barkhane.
La REDACTION
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