Assises nationales sur la suite de la Transition : Pari gagné pour IB : que faire de ce quinquennat plein pot ?

Assises nationales sur la suite de la Transition : Pari gagné pour IB : que faire de ce quinquennat plein pot ?

Ni surprise, ni suspense concernant l’issue de ce grand raout tenu au Burkina sur la suite de la Transition née le 2 octobre 2022. D’abord, prévu pour durer 48 heures (25-26 mai), le débat, si on peut le nommer ainsi a été plié en une journée. Ensuite, la prolongation et la durée de cette rallonge étaient clamées ex cathedra par les «Wayiyans», les IB boys : 10 à 20 ans ! Et gare à quiconque ose émettre une autre proposition.

Ce 25 mai si les discussions se menaient dans la salle de conférence de Ouaga 2000, les décisions semblaient être bien dictées de l’extérieur par les partisans du capitaine-président. Malgré l’absence de téléphone portable interdit à l’intérieur. Malgré la climatisation inside et la canicule outside, l’atmosphère était surchauffée et tout calait sur la durée de la Transition II.

«Si on entend 5 ans encore, nous allons rentrer dans la salle» menaça un «wayiyan» mis au parfum qu’on pinaillait sur cette durée. Dans la foulée d’ailleurs, les Wayiyans se sont rapprochés de l’entrée protégée par les Forces de l’ordre et des éléments de veille citoyenne nationale, une OSC. Car on ergotait sur 42 mois, c’est-à-dire 3 ans et demi. Refus catégorique de la piétaille politique massée hors de la salle qui menaçait de faire irruption à l’intérieur. «Dix ans minimum au pouvoir» exigeait cette foule furibonde. Un « Wayiyan » expliquait que 10 ans étaient suffisants à la vieille classe politique de disparaître politiquement et même physiquement. «Dans 10 ans, ils seront tous morts, ceux qui seront en vie souffriront de diabète et de maladie de vieillesse…». L’objectif de ces «Wayiyans» est donc l’éclipse totale des hommes politiques qui ont dirigé ce pays. Décidemment, invités, mais aux abonnés absents à ces Assises nationales pour cause d’activités suspendues, ces politiques sentent le souffre chez les «Wayiyans». Il a fallu tout le doigté du commandant Oumarou Yabré, patron de l’Agence nationale du renseignement (ANR) pour calmer les esprits de ces «Wayiyans». Ce proche de IB, pour ne pas dire le n°2 du MPSR II a pu tempérer les ardeurs, en trouvant les mots justes relatifs aux élections, au maintien de IB et à la durée de la Transition. C’est dire qu’on a assisté ce 25 mai 2024 à un remake du 2 octobre 2022, au même lieu, et avec les mêmes acteurs mieux organisés, les «Wayiyans» !

Pari gagné pour IB : un quinquennat plein pot pour «terminer» les terroristes, remettre le pays en ordre et dès que les conditions sécuritaires le permettent, faire goûter aux Burkinabè les délices épicées de la démocratie avec lui, comme candidat naturellement. Parvenu au pouvoir par les armes, il y a 19 mois, il tente de se mouler dans la tenue du deus ex machina politique du pays. Il est désormais le maître des horloges :

– Hyper président du Faso, il peut être candidat dans 5 ans à sa succession, sans ôter le bariolé militaire.

– Les membres du KORAG (nouvel organe de cette Transition II) contenu dans l’article 37 de la Charte sont choisis de par les pouvoirs discrétionnaires du capitaine-président. Un KORAG qui sera le gardien du SAV de la Transition modifiée.

– Le premier ministre, pareil, lui qui peut être renvoyé par IB, l’ALT, c’est connu aussi a beaucoup de ses «députés» choisis par IB. En lisant les 11 pages du draft de la  Transition relookée ce 25 mai 2024, le trentenaire-président a pris tout le pouvoir au Burkina Faso. Ce qui implique en retour de grandes responsabilités.

1) Que  fera-t-il de ce bail plein ?

2) Revêtu de ses nouveaux attributs de président du Faso, va-t-il gouverner seul ?

3) Va-t-il ouvrir son gouvernement ?

4) Quid de la classe politique dont la dichotomie ex-majorité et ex-opposition n’est plus reconnue ?

5) Quelle sera du reste la réaction de cette classe politique claquemurée dans le silence sépulcral ?

L’urgence pour IB est la sempiternelle question sécuritaire, mais aussi faire tourner l’économie locale qui est sous perfusion. Que de la vendeuse de galette au banquier en passant par le marchand de divers, que les boutiques tournent, le panier de la ménagère s’en portera mieux. Et enfin, que les Tycoons financiers qui ont pignon sur avenues à Lomé ou Abidjan reviennent au bercail.

Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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