ASFA-Yennenga :  Et si le président Sancho démissionnait ?

ASFA-Yennenga : Et si le président Sancho démissionnait ?

La phase aller du champion national de football de D1, a connu son épilogue les 3 et 4 janvier derniers. Avec un match en retard, le centre de formation Salitas boucle le premier circuit en tête des 16 clubs en lice. L’ASFA-Yennenga elle, est bien mal en point. 15e match sans victoire, une révolution interne s’impose !

CHAN 2018 oblige, le championnat domestique connaît une suspension, depuis la fin des matchs de la 15e journée. Disputée, le mercredi 3 et jeudi 4 janvier derniers, cette ultime journée de la phase aller a enfoncé un peu plus l’ASFA-Yennenga dans la crise. Battue par l’USO sur le score de 2 buts à 1, la famille jaune et vert n’a pu contenir sa frustration. On peut la comprendre, au regard du bilan catastrophique du club. Après un total de 15 rencontres jouées, l’ASFA-Y n’a enregistré aucune victoire. Avec 9 nuls glanés, ce club qui a subi 6 revers compte 9 points et une différence de buts de -6. Elle partage le dernier palier du classement avec le Santos qui compte également 9 points avec une différence de buts de -12.

Jamais l’ASFA-Y n’aurait été si près du gouffre fatal. La volonté du président Seydou Diakité se retrouve noyautée par un assemblage de compétences douteuses qui n’apportent presque rien aux ambitions de relance. Parti sur la base d’un mauvais recrutement (celui-ci aurait été essentiellement assuré par Hien Hubert et le président de la section football, sous l’approbation du président Sancho. Zakarie Yanogo qui faisait partie de la commission aurait été écarté) malgré le gros budget débloqué par le président Seydou Diakité, le président Gabriel Béréwoudougou dit Sancho et son équipe ont fait preuve de flottement coupable, et d’une légèreté inconcevable à un tel niveau de responsabilité, surtout lorsqu’il s’agit d’un club d’une telle envergure. Le recrutement de Malick Jabir comme directeur sportif, aussitôt transformé en coach principal, puis redéployé (?) pour manque de résultat, a fini de convaincre que le pavillon jaune et vert vogue à vue, à la merci des vagues. L’arrivée du technicien malien Cheick Omar Koné, que nous qualifions en son temps de dramaturgie asfasienne, n’a fait que confirmer la déchéance de la vieille dame et de sa cour.

Le moins que l’on puisse dire est que l’ASFA-Y va aborder la phase retour sous le signe d’un pari difficile à relever, celui de se maintenir. Sur les 15 matchs à venir, elle devrait s’octroyer 7 à 8 victoires pour espérer rester dans l’élite. Pour un club qui vient d’aligner 15 matchs sans victoire, le défi semble plutôt insurmontable. En un mot comme en mille, l’ASFA-Y va entamer à la reprise, une lutte pour sa survie. Reste à savoir comment l’équipe dirigeante dans sa sclérose actuelle, peut insuffler une nouvelle dynamique à une formation moralement lézardée et minée par des frustrations sans cesse ressassées.

Seydou Diakité, mu par sa volonté de ressouder les morceaux et de ramener la Princesse au rang qui devrait être le sien dans le Faso foot, a le mérite d’avoir compris que ce n’est pas le moment d’étaler les divergences au grand jour. D’où sa débauche d’énergie et de finances, pour réorienter la famille asfasienne vers l’objectif principal et surtout, protéger la tête de Sancho, réclamée par bon nombre de supporters. Mais disons-le clairement, dans la gestion du groupe (certaines sources évoquent un langage parfois peu accommodant envers les joueurs) comme dans celle des affaires du club, la personnalité de Sancho commence sérieusement à agacer. N’eussent été les efforts de Seydou Diakité qui fait l’unanimité et qui grappe autour de lui toutes les tendances du club, le bureau de Sancho aurait déjà volé en éclat. Mais à dire vrai, au point où en est la situation, une recomposition de l’exécutif asfasien nous semble indispensable. En clair et sans décodeur, une révolution interne s’impose, et celle-ci devrait peut-être commencer par la démission du président Sancho. A moins que les esprits cartésiens n’estiment que c’est à lui d’assumer le cauchemar jusqu’au lever du jour.

Séduisant dans l’animation du jeu depuis le début de la saison, le promu Salitas, malgré quelques mouvements de balançoire, confirme tout le bien qu’on pense de lui. Avec un match en retard (reporté pour cause de joueurs retenus en sélection nationale locale), Salitas occupe la tête du classement. La phase retour s’annonce pleine d’émotions, telles qu’on les aime au football, avec notamment l’EFO, l’USFA, le RCK qui sont prêts à passer à la vitesse supérieure, l’USCO qui n’a pas encore dit son dernier mot, Salitas qui, malgré le départ de certains joueurs en Europe, peut encore se régénérer, le RCB,  Rahimo, qui affûtent leurs armes, l’ASFA-Y, l’AS Police, l’USO et l’AS Sonabel qui vendront à coup sûr, chèrement leur peau. Ceux qui ont le pressentiment que les cartes seront rebattues n’ont pas tort. Et c’est tant mieux pour le spectacle…

Hamed Junior

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