Arrestation de 2 militaires français en Centrafrique : Les nuages s’assombrissent davantage entre Bangui et Paris 

Arrestation de 2 militaires français en Centrafrique : Les nuages s’assombrissent davantage entre Bangui et Paris 

C’est une nouvelle affaire concernant des soldats d’une mission de l’ONU. Après l’heureux dénouement de l’affaire dite des 46 soldats ivoiriens de la MINUSMA mis aux arrêts, jugés et condamnés au Mali avant d’être grâciés, voilà une autre qui surgit à la MINUSCA. Deux soldats de nationalité française ont été arrêtés le 10 janvier «aux environs de 16 heures» (heure locale) «à leur arrivée à l’aéroport Bangui-M’Poko». L’annonce a été faite hier jeudi 12 janvier 2023 par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dans un communiqué.

La force de l’ONU en Centrafrique a souligné dans son communiqué que les soldats sont «deux membres de son personnel (consultants internationaux), de nationalité française» et qu’elle est «en contact actuellement avec les autorités nationales centrafricaines afin de résoudre la situation».

De son côté, Bangui, par la voix du conseiller spécial de la présidence explique cette interpellation par l’absence de visa des deux soldats et les accuse d’avoir voulu passer entre les nasses de la Police des frontières en tentant de se faire délivrer des visas à l’aéroport de Bangui comme cela se faisait il n’y a pas si longtemps. «Cette procédure obsolète qui visait à faciliter les voyages vers la RCA de ressortissants de pays ne disposant pas de représentations diplomatiques n’est plus acceptable et doit cesser», a lancé le conseiller du président centrafricain.

Pour l’heure, aucune réaction du côté de la France qui semble avoir opté pour la patience et l’observation. Cette affaire qui n’est pas sans rappeler celle de février 2022 où quatre soldats français (membres de l’équipe d’escorte d’un général de la force de l’ONU) avaient été arrêtés dans le même aéroport alimente les tensions qui caractérisent les relations entre les deux pays depuis plusieurs mois. Si les quatre premiers avaient été élargis par la suite, on se demande bien quel sera le sort de ces deux derniers ? Vont-ils payer le prix fort ? S’agit-il d’un changement de ton dans ce qui pourrait être assimilé à un bras de fer entre Bangui et Paris ?

En clair, cet incident n’est que la conséquence de la brouille entre les deux pays depuis  que le parrain russe a saisi la main désespérée du pouvoir centrafricain dans sa guerre contre les groupes rebelles qui le tenaillaient. Ce n’est donc pas un incident anodin et il faudrait s’attendre à ce que qu’il soit géré avec tact des deux côtés.

Dans l’attente des conclusions des enquêtes ouvertes suite à ces deux arrestations, les regards sont tournés vers la MINUSCA qui se voit de nouveau au centre d’une affaire qui ne devrait pas en être une. C’est le lieu de rappeler la nécessité pour les missions de l’ONU de privilégier la coordination avec les pays d’accueil pour la délivrance et le contrôle des accréditations pour faire l’économie de ces situations embarrassantes. 

La REDACTION

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