Abou Mohamed Al-Jolani, nouveau maître de Syrie vu du continent : Le leader de HTS fait-il l’affaire ?

Abou Mohamed Al-Jolani, nouveau maître de Syrie vu du continent : Le leader de HTS fait-il l’affaire ?

 Comment faut-il l’appeler, le tombeur de Bachar en Syrie, Abou Mohmmad Al-Jolani ou Ahmed Hussein AlChara ? C’est la même personne sauf que le premier nom est rattaché à une période trouble de son existence, où islamiste radical, il a fait des choses pas jolies. Avec le second, il veut se racheter une respectabilité.

 

Question : y a-t-il un islamiste modéré ?

Depuis ce dimanche 8 décembre 2024, le groupe djihadiste Hayat Tahrir Al-Shan (HTS) est le maître de Damas après avoir délogé Bachar Al-Assad. A la tête du HTS, Abou Mohamed Al-Jolani, (Ahmed Hussein Al-Charia à l’état civil, qui n’est pas inconnu dans la galaxie djihadiste, et même des Syriens puisque le natif de Damas en 1982, y a même débuté des études de médecine. Selon toujours ses hagiographes, l’homme n’était ni radical, ni braque, mais tout commencera à partir du 11 septembre 2001, le jour des attentats aux USA par Ben Laden. C’est ainsi qu’il s’engagea en 2003 en Irak, dans le groupe Al Qaïda d’Abou Moussad Al-Zaquawi et tâtera de la prison pendant 5 ans. Fondateur en 2011, du Front Al-Nasra, ancêtre du HTS. Il snobera en 2013 Daech d’Abou Bakr, préférant déposer son baluchon chez Ayman Al-Zawahri d’Al Qaïda.

Et même qu’il dira qu’il n’a rien contre l’Occident. En fait, depuis cette époque, Al-Jolani avait la tentation d’être un leader de Syrie, travaillant son image, mettant en place une administration professant la coexistence pacifique entre les confessions. On dit même qu’il libéra des femmes à Alep du joug des islamistes. Il installa le HTS dans la ville d’Idleb où il a été accusé de perpétrer des exactions contre les populations.

Ville après ville, le voilà tombeur du fils du «Lion de Damas» (Hafez El Hussad), lequel a été lâché par ses parrains russe et iranien. D’ailleurs, si Bachar a trouvé refuge en Russie, c’est par pur «humanisme affirme» le Kremlin.

Qu’est-ce qui peut expliquer d’ailleurs que Bachar soit tombé comme une mangue blette sans que ses puissants partenaires, la Russie notamment n’ait levé le doigt ? Recomposition de la géopolitique au Moyen-Orient ? Car  immédiatement, le drapeau syrien a été ôté de l’Administration russe pour hisser celui des rebelles ? La longue guerre de plus de 20 ans a-t-elle installé la lassitude de part et d’autres, puisque les soldats syriens n’ont pas combattu et ont même rejoint Al-Jolani ?

Le dictateur a été chassé, un groupe islamiste a pris le contrôle de la Syrie, ou ce qui en reste tant 2 décennies de guerre ont détruit le pays. La Communauté internationale est-elle prête à accepter Al-Jolani qui manœuvre à policer son image ? En clair, les Etats-Unis qui ont d’ailleurs bombardé certaines zones où subsistent des groupes de l’EI, les USA et les Occidentaux s’accommoderont-ils de Jolani ? Bref, le patron de HTS est-il fréquentable et fait-il l’affaire ?

Celui par qui une offensive spectaculaire a mis un terme à 50 ans de règne de la fratrie Al-Bachar peut-il composer avec les grands de la planète ? Les USA, l’Occident, la Russie, la Chine, enrobés juridiquement dans l’expression générique de «Communauté internationale», peuvent-ils traiter avec ce groupe islamiste ?

Il est souvent plus facile de faire partir un dictateur, mais le jour d’après reste souvent un casse-tête. Un saut dans des incertitudes insolubles. En Afrique comme ailleurs, des Nerons ont été déboulonnés, mais leurs pays ne s’en sont pas portés bien pour autant, après surtout le règne fut interminable. La Syrie «purifiée» échappera-t-elle à cette malédiction ? L’Afrique devra suivre ce qui se passe en Syrie car le jeu de la géopolitique touche toute la planète.

La REDACTION

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